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Jessica Craig Martin |
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Fille de l'artiste Michael Craig-Martin, qui a été le professeur de Damien Hirst et Gary Hume, Jessica Craig-Martin photographie un monde qu’elle connaît bien pour avoir évolué parmi des artistes célèbres.
Ayant étudié la photographie à The New School/Parson de New York et à l’International Center for Photography de New York, l’oeuvre de Jessica Craig-Martin a été exposée au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, (Madrid, 2002), au PS1 Contemporary Art Center, (New York, 2001), ainsi qu’à la galerie Colette (Paris), Maureen Paley (Londres), Greenberg Van Doren (New York).
Ses oeuvres ont également fait l’objet de nombreux articles
dans The New York Times Magazine, Artforum, Vogue et Frieze. Son travail
figure dans de nombreuses collections publiques, telles que le Whitney
Museum of American Art (New York), The Progressive Corporation (Mayfield,
Ohio), The Saatchi Collection (Londres), The New Museum (New York) ainsi
qu’au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia (Madrid).
La Galerie 64bis a l’honneur de présenter, pour la première fois en France, un ensemble important d’oeuvres de Jessica Craig-Martin : 22 photographies sans concession qui reflètent avec justesse le style de vie démesuré des personnalités riches et célèbres. Photographe de mode à ses débuts pour de nombreux magazines, Jessica Craig-Martin révèle, à travers une approche plus personnelle et artistique, les dessous d’une société américaine et internationale tape-à-l’oeil, réunie dans des cocktails mondains, allant de soirées de charité à New York ou dans les Hamptons, au Festival de Cannes.
Jessica Craig-Martin dévoile la distance entre l’hypocrisie des magazines people et la réalité qui se cache derrière ; rareté d’une photographie parfaite véhiculant un monde idyllique et nombreuses épreuves ratées non publiées, qui ne correspondent pas à l’idéal de beauté des papiers glacés. L’artiste concentre précisément son travail d’un grand réalisme sur ces photographies rejetées. D’un extrême à l’autre, l’artiste passe des photographies de mode retouchées à une prétendue réalité glamour toute aussi fausse. Dénonçant les excès de cette élite ainsi que la fascination du public pour ces personnages, Jessica Craig-Martin met en lumière et accentue la caricature d’un monde prétendument merveilleux, où la férocité des gros-plans coupés révèle l’oeil acéré de l’artiste pour une réalité grotesque de la haute société, véritable «horreur sous la soie» ainsi que l’écrit Glenn O’Brien. L’écrivain américain persiste en présentant les oeuvres de Jessica Craig-Martin «moins comme des portraits que comme des natures mortes au sens traditionnel du terme», où des personnages fardés à outrance, poursuivent l’utopie de leur jeunesse.
L’artiste renforce l’absurdité de ses clichés, en coupant délibérément les visages des personnages photographiés. Jessica Craig-Martin explique ce geste par la volonté de se démarquer des journaux à scandale, dont l’objectif est la mise en avant de l’aspect reconnaissable d’une personnalité, à l’opposé du travail incisif, réalisé au scalpel, ironie du sort pour ces créatures livrées à l’outil de torture : l’appareil photo de l’artiste. L’acuité du regard artistique se porte plus particulièrement sur des associations improbables, induites par ces cocktails toujours très bien garnis, renforçant l’aspect loufoque d’une situation ; un parallèle se fait entre de petites saucisses cocktail et une bague à l’aspect similaire, venant renforcer le mimétisme des vestes portées par les deux femmes (Prada Weiners). Jessica Craig-Martin rapproche également certaines oeuvres, mettant l’accent sur certaines combinaisons de couleurs et de formes, entre une robe blanche aux motifs noirs et des canapés au caviar (Hamptons Sun et Catered Caviar).
En dépit de ce regard critique, l’artiste témoigne d’une vision positive, dans cette
absurdité à répétition ; «Pourquoi les gens vont-ils à des soirées ? Ils sont tous laids.
Malgré tout, les gens se parent de leurs plus beaux atours, et sortent, encore et
encore. C’est une sorte d’étrange optimisme. Il ne s’agit pas tant d’une horrible
vérité, que de cet espoir du glamour. Il y a quelque chose de touchant, selon moi,
dans cette disparité qui existe entre les aspirations et la réalité que l’on voit».
Certaines personnalités sont très lucides sur la situation de leur microcosme si particulier,
et donc sur le regard porté par l’artiste, comme en témoigne l’une des femmes
à l’occasion de ces soirées ; «il y a, dans le travail de Jessica Craig-Martin, une
véritable compréhension de la superficialité».