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Les Hugobjets |
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Maison de Victor Hugo, ParisExposition du 8 avril – 28 août 2011La Maison de Victor Hugo présente pour la première fois de façon extensive les objets du « musée populaire », entrés dans ses collections dès sa fondation, par le don de Paul Beuve qui en fut l’infatigable rassembleur. Après les grandioses obsèques de Victor Hugo, rentrant chez lui avenue Simon Bolivar, ce modeste employé de bureau, achète chez un brocanteur une assiette à l’effigie du grand homme. Paul Beuve vient de mettre le doigt dans l’engrenage d’une passion qui va le conduire à amasser des milliers d’objets à la gloire de Victor Hugo. De la tête de pipe à la bouteille, de la plume à l’encrier, de la médaille à la plaque de cheminée (ou aux chenets), du prospectus à la chanson populaire, du bronze au savon, l’image du génie, du père de la République et du grand-père idéal se décline, se dérive, foisonne. Reprenant les catégories selon lesquelles ce chineur invétéré classait ses trésors, le parcours de l’exposition vous invite à « manger Hugo », à « fumer Hugo », à vous « meubler Hugo », à « écrire Hugo » ou encore à « jouer Hugo » à « chanter Hugo » et, surtout, à « célébrer Hugo ». Cette manière ludique, et furieusement commerciale de regarder « l’icône » Hugo est aussi une manière de réinterroger cette image aujourd’hui. D’une part, en la resituant dans le contexte historique des trois grands événements qui ont le plus contribué à cette débauche de créations : la fête des 80 ans en 1881, les funérailles de 1885 et le centenaire de 1902. D’autre part, en marquant le lien avec les objets fabriqués par Hugo lui-même pour sa communication ou son autocélébration (dessins « Cartes de visite », galets « du proscrit »…) et les reliques conservés par ses proches.
Objets de la sphère privée rejoignent ceux de la sphère publique comme autant d’objets de culte d’une hugolâtrie patriote et nationale. Ceux-ci sont le témoignage le plus vivant de l’impact de Victor Hugo, de la place qu’il prend, à partir des années d’exil, dans le panthéon culturel et politique des français et de l’émotion que son oeuvre a suscitée. Comme Adolphe Brisson l’écrit en préface au livre consacré, par Henri Daragon dans sa série « l’Histoire par le bibelot », à la collection de Paul Beuve : « L’ouvrier qui en a conçu l’idée, qui les a construits de ses doigts, le camelot qui les a criés sur la voie publique, le passant qui s’en amusa une heure, étaient plein de LUI, de son nom, de son génie, de sa gloire ».
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