Gérôme

Gérôme part pour Paris à l'automne 1840 et intègre l'atelier de Delaroche, fréquenté par de nombreux artistes. En 1843 , Delaroche ferme son atelier et part en Italie, accompagné de Gérôme qui s'enthousiasme pour l'antiquité gréco-romaine, particulièrement les habitations et les objets retrouvés à Pompéi et Herculanum. De retour à Paris, afin de préparer le prix de Rome, il intègre pour trois mois l'atelier de Charles Gleyre, qui l'influence profondément. En 1844, Gérôme quitte l'atelier de Gleyre pour devenir l'assistant de Delaroche, rentré de Rome.

Gérôme commence "Jeunes Grecs faisant battre des coqs". Le tableau crée l'événement au Salon de 1847. Remarqué par Théophile Gautier, qui devient le plus ardent défenseur de Gérôme, il consacre les débuts de sa carrière.

L'État acquiert en 1848 l'allégorie de la "République" pour la mairie de Montmartre et "Anacréon, Bacchus et l'Amour" pour le musée de Toulouse. En 1850, "L'Intérieur grec", qui a fait scandale au Salon, est acquis par le prince Napoléon, cousin de l'Empereur. En 1852, Gérôme achève le décor (détruit en 1965) des allégories des arts et sciences pour la bibliothèque du Conservatoire national des arts et métiers.

En 1853, Gérôme part pour la Russie. La guerre de Crimée le détourne à Constantinople. Il s'agit du premier contact avec l'Orient et la Turquie. En 1854, il décore la chapelle Saint-Jérôme pour l'église Saint-Séverin à Paris.

Gérôme est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1855. En novembre, missionné par le ministère de l'Instruction publique, il effectue son premier voyage en Égypte, avec le sculpteur Auguste Bartholdi. En 1857, "la Sortie du bal masqué" connaît un grand succès au Salon. Le tableau est aussitôt acquis par le duc d'Aumale.

En 1858, Gérôme reçoit la commande d'un décor pour le grand salon de la Villa pompéienne, construite pour le prince Napoléon avenue Montaigne, détruite en 1891. 1859 voit débuter les liens commerciaux de l'artiste avec son futur beau-père Adolphe Goupil, qui assurera une large diffusion de son oeuvre : jusqu'en 1914, Goupil négocie 337 tableaux et en reproduit par la gravure ou la photographie près de 370.

En 1860, Gérôme ouvre un atelier privé à Paris. En 1861, au Salon, "Phryné devant l'aréopage" provoque un scandale, violemment attaquée par la critique, notamment par Emile Zola. "Le Prisonnier", exposé à Nantes, y est acquis pour le musée des Beaux-Arts. Gérôme reçoit sa dernière commande de l'État, "l'Audience des ambassadeurs de Siam".



En 1862, Gérôme voyage en Egypte et en Syrie. En 1963, il épouse Marie Goupil et s'installe près de la place Clichy, 6, rue de Bruxelles. Après la réforme de l'enseignement à l'École des Beaux-Arts, Gérôme est nommé à la tête d'un des ateliers de peinture. Sa fille Jeanne naît cette même année.

En 1865, Gérôme est nommé membre de l'Institut. Gérôme a un fils : Jean. En 1866, "La Porte de la mosquée El-Hasanein" envoyée au Salon provoque quelques émois : certains critiques parisiens croient se retrouver dans les têtes décapitées. En 1867, Gérôme expose treize peintures à l'Exposition universelle, il reçoit la médaille d'honneur pour "La Mort de César". Gérôme a une fille : Suzanne.

En 1868, Gérôme confie son atelier au peintre Gustave Boulanger et part pour l'Egypte et l'Asie mineure, en passant par Jérusalem, avec son beau-frère Albert Goupil, le peintre Léon Bonnat, son élève Paul Lenoir et le critique et romancier Edmond About. En 1869, Gérôme accompagne la délégation française à l'inauguration du canal de Suez. Il séjourne trois mois au Caire et en Haute-Egypte.

En 1870, Gérôme participe à la défense de Paris puis s'exile à Londres à l'automne. En 1871, il revient à Paris dès la levée du siège. Il voyage en Turquie. En 1873, il voyage en Espagne, en Algérie et en Egypte. En 1874, Gérôme présente au Salon "L'Éminence grise" et reçoit une médaille d'or, largement contestée par la critique et le public. De la Hollande où il se trouve, il refuse la récompense, mais le Jury l'oblige à accepter.

Gérôme séjourne à Constantinople en 1875 puis à Naples en 1877. En 1878, à l'Exposition universelle, Gérôme présente sa première sculpture, les "Gladiateurs", et malgré son succès, refuse de la vendre. En 1879, il voyage en Turquie. Les années suivantes Gérôme voyage en Egypte, en Grèce, en Espagne...

En 1884, Gérôme s'oppose à l'exposition des oeuvres d'Edouard Manet à l'École des Beaux-Arts et suggère au ministre des Beaux-Arts d'exposer Olympia aux Folies-Bergère. Il recule devant le scandale soulevé par ses propos et, après avoir vu l'exposition, concède : "ce n'est pas aussi mauvais que je le croyais".

En 1887, Gérôme refuse l'achat par l'État d'une sculpture, "Omphale", considérant que l'argent serait mieux employé pour des artistes moins aisés que lui. En 1892, il expose au Salon deux sculptures polychromes, "Pygmalion et Galatée" et "Bellone".

En 1900, lors de l'inauguration de l'Exposition universelle, Gérôme se livre à une violente attaque contre la peinture moderne. En 1902, il quitte son atelier de l'École des Beaux-Arts après presque 40 ans de professorat.

Gérôme décède le 10 janvier 1904 à Paris avant d'achever sa dernière oeuvre, "Corinthe". Il est enterré au cimetière Montmartre.

Expositions Gérôme (sélection)