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Françoise Pétrovitch |
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Musée de la Chasse et de la Nature, ParisExposition du 2 septembre 2011 au 22 janvier 2012Françoise Pétrovitch a passé des heures à l’affût dans le musée de la Chasse et de la Nature en vue de préparer cette exposition. A chacune de ses visites, elle a découvert une nouvelle possibilité de lecture, un nouveau sens. Dans ce musée si riche, si passionnant, elle a longuement muri son intervention. C’est finalement par le biais du décalage, du pas de côté, que ses peintures, gravures, sculptures, petites et grandes pièces, s’intègrent et s’adaptent à chacune des salles du musée. Françoise Pétrovitch nous invite à poser un autre regard sur le musée de la Chasse et de la Nature, écrin d’exception où ses oeuvres font écho à celles de Rubens, Chardin, Derain mais aussi aux animaux naturalisés, aux armes nombreuses et aux objets mobiliers qui ornent ce prestigieux hôtel particulier. Se jouant des conventions muséographiques et du propos illustré par les collections, les oeuvres de Françoise Pétrovitch ont choisi le musée pour territoire. Une poupée de verre est installée dans la salle des armes, une princesse en céramique dans l’escalier, des gravures dans les tiroirs, un service de pique-nique de luxe dans le vaisselier, des cages en verre soufflé accrochées au plafond du salon de compagnie, la sculpture monumentale Forget me not dans la cour du musée… Dans la salle d’exposition temporaire, l’artiste présente une autre facette de son travail : une vidéo Le loup et le loup – première utilisation qu’elle fait de ce médium – ainsi qu’une nouvelle série de dessins, les Vanités.
Ce peuple de créatures humaines et animales, tout droit sorti d’un
monde merveilleux, entre enfance et sortilèges, révèle un univers où
l’innocence n’est plus. Entre tendresse et cruauté, poésie et absence
de compassion, il nous rappelle que nous sommes des êtres fragiles,
peu éloignés du monde animal. "Avec ses complices qui pourraient bien s’appeler Lewis Caroll ou Sophie Rostopchine, Françoise Pétrovitch prend possession du musée de la Chasse et de la Nature. Indifférente aux jeux raisonnables des grandes personnes, elle vient perturber l’ordre établi. Dans la pénombre solennelle des salons qu’on dirait suspendus hors du temps, elle installe ses propres « jouets ». Avec une assurance faussement candide elle dérange le strict agencement des vitrines, l’alignement des armes dans leur râtelier ou celui des porcelaines sur l’étagère, pour y intégrer ses oeuvres. Peintures, sculptures, installations, vidéo, s’insèrent avec malice dans les collections permanentes. Attention ! Le petit peuple de ses créatures n’est pas innocent : empruntant le regard de l’enfance, l’art poétique de Françoise Pétrovitch révèle un monde où les rôles sont encore indéterminés. La proximité du petit d’homme et de la bête permet d’échanger les emplois de proie et de prédateur. Elle autorise la mixité des apparences, la conjonction de la tendresse et de la cruauté. L’artiste décrit la situation d’indifférenciation que nous expérimenterions avant que l’usage de la parole, l’émergence de la conscience de soi, la victoire de la raison sur la « pensée magique » et toutes les étapes de la maturation cognitive ne nous éloignent définitivement des animaux. Dans cet état qui est celui des mythes, la morale n’existe pas. L’homme ou la bête peuvent donner la mort sans remords. C’est le temps sans heurs ni malheurs de Sophie, où il n’est pas plus dommageable de laisser fondre une poupée de cire au soleil que de découper des poissons rouges encore vifs. C’est aussi le pays d’Alice où imprécision du réel ne saurait laisser de place à la compassion. » "
Claude d’Anthenaise,
directeur du musée de la Chasse et de la Nature
et commissaire de l’exposition.
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