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+ SI AFFINITÉ |
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Fiac, TarnExposition du 24 au 26 juin 2011
+ SI AFFINITÉ, Fiac 2011 Rechercher une information sur internet nous amène bien souvent à réaliser des découvertes inattendues. Ainsi en quête de renseignements sur la prochaine édition de la plus grande manifestation parisienne d'art contemporain, la FIAC 2011 à Paris, je viens de découvrir l'existence du petit village de Fiac (802 habitants selon mes dernières sources) situé dans le Tarn, dans lequel est situé l'Association Fiacoise d'Initiatives Artistiques Contemporaines, l'AFIAC. L’association a été constituée en 1999 pour porter un projet initié par Patrick Tarres, actuel directeur artistique de l’AFIAC. Il s’agit d’une résidence d’artiste conçue en lien avec des habitants du village dont l’habitation devient le lieu de création, puis d’exposition de l’oeuvre réalisée par l’artiste invité. Pendant 3 jours, le dernier week-end de juin, le public est reçu par l’artiste et ses hôtes au domicile de ces derniers. Chaque année dix nouvelles familles et dix nouveaux artistes se lancent dans cette aventure artistique et humaine. Durant les trois jours événementiels, la médiation auprès du public est assurée par les artistes et leur famille accueillante. Il s’agit plus précisément de raconter aux visiteurs comment les oeuvres s’inscrivent dans le contexte particulier de leur réalisation (l'histoire d’une rencontre). La thématique de l'édition 2011 (voire le mot d'ordre) est "ANARCHISATIONS – conspire aujourd’hui / inspire demain". En voici une présentation par Patrick Tarres. "Si l'on en croit les articles déposés sur internet, les médias et autres analystes politiques, le monde est en proie à une 'anarchisation' globalisée. L'anarchie assimilée au désordre, au chaos, semble focaliser toutes les peurs prétendument inhérentes à un futur incertain, consécutif à la mutation de nos sociétés. Cette vision semble osciller entre fantasme et réalité, chacun pouvant s'en saisir pour servir des propos contradictoires émanant d'obédiences politiques opposées. Les valeurs morales, politiques, l'éthique économique et sociale, la démocratie, l'équilibre écologique de notre planète ... tout est sujet à des 'anarchisations' génératrices d'angoisses, imputables à des 'anarchisateurs' ne ressemblant en rien à des anarchistes. Anarchie vient du grec « anarkhia » qui signifie « absence de chef ». Pour les anarchistes il s'agit d'établir un ordre social sans dirigeant, basé sur la coopération volontaire des hommes et des femmes libres et conscients, qui ont pour but de favoriser un double épanouissement, celui de la société et celui de l'individu qui y participe. La mutation d'usage du mot anarchie n'est pas étrangère à une tentation dépréciative du sens initial vers la notion de désordre social. Elle n'est pas davantage fomentée pour nous donner le goût de résister à une domination unique et coercitive, ni pour nous inviter à revendiquer la multiplicité face à l'unicité. A contrario, l'anarchiste toulousain Anselme Bellegarrigue revendiquait clairement dès 1850 dans son manifeste publié dans l'anarchie, journal de l'ordre, l'anarchie comme la base d'un ordre social :
« Ainsi l'anarchie, qui au point de vue relatif ou monarchique signifie guerre civile, n'est rien de moins, en thèse absolue ou démocratique, que l'expression vraie de l'ordre social. Qu'en est-il aujourd'hui de la relation qu'entretiennent les artistes avec le politique et plus particulièrement avec les notions d'anarchie et de liberté ? Il semble que le domaine artistique constitue une sphère indépendante, permettant d'aborder ce sujet de manière directe, tout en gardant une distance nécessaire et qui lui est propre. L'oeuvre d'art se met elle-même à distance du monde dans lequel elle évolue. Christian Ruby, docteur en philosophie, affirme que « contrairement au champ de l'art, qui réunit les institutions, la critique, les académies et la politique , les oeuvres d'art travaillent de façon autonome, en contrariant parfois les thèmes proposés par les commissaires lors des expositions. De la même façon, les oeuvres peuvent contredire le mouvement et le fonctionnement même du champ de l'art. » (France Inter journal 3 D, 19/12/2010) De fait, nous pourrions considérer que les artistes sont des ' anarchisateurs ', dans leur rapport au politique et plus au-delà, par leur façon de dérégler notre vision du monde pour en inventer d'autres. Les performeurs du mouvement Fluxus revendiquaient leur liberté créative en considérant l'art institutionnalisé comme un obstacle à la création de nouveaux langages. C'est face à la réalité politique et sociale des années soixante que ce mouvement vit le jour. Plus récemment, l'anarchie et ses drapeaux noirs étaient présents au pavillon français de la Biennale de Venise avec une installation de Claude Lévêque intitulée « Le Grand Soir ». « Le Grand Soir est une chose très française que les étrangers ne connaissent pas et qui préfigure un changement de société, une rupture, l'anarchie. » Claude Lévêque. Depuis l'an 2000, première édition de « + si affinité », l'art a exercé son pouvoir anarchisant sur le fonctionnement social du village, déréglant les rituels de rencontres. Plus d'une centaine d'habitants ont ouvert leur maison, habituellement espace intime et privé, aux artistes, aux oeuvre d'art et au public, créant ainsi une brèche vers l'autre différent et le monde. Les habitants de Fiac se rencontrent ou se redécouvrent dans les lieux publics qu'ils avaient désertés. Le café du village est devenu un lieu de parole par le biais des débats suscités par les expositions. Cette redynamisation du lien social fait naître de nouveaux projets, de nouvelles envies d'échanger et de participer à la vie de la commune. Peut-être alors pourrait-on parler d'une anarchie immanente à la simple présence de l'art au plus près de ses hôtes Fiacois. Avec les artistes conviés à participer à cette douzième édition, nous questionnerons les limites entre art et engagement politique, art et transgression des codes culturels, religieux et moraux, plus généralement, nous explorerons les articulations entre Art et Utopies Libertaires. Utopies au sens étymologique choisi par Thomas More qui inventa ce mot en 1516 dans son livre Utopia : « qui n’est en aucun lieu »."
Patrick Tarres
Il n’a échappé à personne que l’actualité éditoriale de Christian Ruby est importante, dense et estimable. Pas moins de trois livres ces derniers mois. L’auteur est philosophe et sa pensée interroge sans cesse les formes et les enjeux du contemporain. Sa ligne pourrait être cette phrase de Schiller qu’il aime rappeler : « L’artiste est fils de son époque, mais pas son disciple ». Je ne cite évidemment pas cette phrase au hasard puisque Christian Ruby poursuit depuis longtemps un dialogue avec Schiller. Son livre Nouvelles lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, publié en 2005 aux impeccables éditions de la Lettre volée en était un magnifique témoignage. Il revient en 2007 sur cette question en forme d’apostille avec Schiller ou l’esthétique culturelle (La Lettre volée). C’est pour lui l’occasion de reposer à partir de sa lecture de Schiller les enjeux de l’esthétique face à la politique, et cette dialectique de l’esthétisation du monde et de la politisation de l’art. En envisageant l’art comme permettant « à l’homme à s’autodéterminer ou lui permet de trouver le pouvoir de se déterminer » (p. 41), Christian Ruby trace une ligne critique qui refuse la discipline du disciple et s’écarte des formes consensuelles. C’est à cela que nous invitent les deux autres livres de Christian Ruby, L’âge du public et du spectateur (La Lettre volée, 2007) et Devenir contemporain ? (Editions du Felin, 2007).
Mon travail se trouve à la rencontre d’une préoccupation pour l’utilisation de la mémoire d’événements historiques et d’un questionnement sur les utopies sociales et leurs mises en place. Ma démarche plastique consiste essentiellement à prélever des éléments du monde qui m’entoure. Je les fais dialoguer avec des dispositifs de monstration, et tente d’amener le spectateur à porter un regard autre sur son propre monde. Une grande partie de ces dispositifs sont orientés vers une implication physique du regardeur : les images produites sont difficilement visibles ou lisibles au premier abord. J’ajoute aussi très souvent une composante temporelle à la révélation de mes images. L’origine de ces prélèvements naît de rencontres avec des lieux, des oeuvres, des livres... Je me pose en observateur à l’affût. Depuis peu, j’ai élargi cette idée de ponction à une mise en commun, confrontation de différents points de vue de collaborateurs de différents horizons dans des dispositifs évolutifs de diffusion de savoir. A l’image de ma démarche, mes productions ne sont pas rattachées à un médium spécifique. Je choisis le mode d’expression le plus approprié à chaque projet.
Mehdi-Georges Lahlou, perché sur ses talons aiguilles rouge vernis marche sur des oeufs, et au passage brise des c..., et effiloche quelques voiles et tapis. Performer, plus ou moins peintre, "installateur", vidéaste à coup sûr, il parvient à construire une démarche cohérente, chaloupant entre ces dangereux récifs que sont les poncifs sur le genre (sexuel), et la difficulté à élaborer un discours distancié sur l'islam comme identité.
Comment perturber à nouveau le genre quand il semble que Judith Butler a tout dit, comment interroger le religieux quand le simple fait de représenter, et donc de recomposer et d'interpréter peut poser problème ? Comment toucher juste ? Irriter sans facilité ? Le travail de Mehdi-Georges est comme ses talons haut : visible et même voyant, accrochant le regard, il a aussi du style, un certain chic dans le ridicule, et tient la route.
Cette tenue dans l'idiotie et l'efficacité de son travail tient au fait que Mehdi-Georges Lahlou croise ces deux problématiques, celle du genre et celle de l'identité culturelle et religieuse. Or ces deux questions sont elles-mêmes des lieux de tension, tension d'une part entre le sexe biologique inné et le genre acquis, construit individuellement et socialement, et tension d'autre part entre le culturel et le religieux. On arrive ainsi à une sorte de tableau à quatre entrées, qui permet de multiples combinaisons des pôles de masculinité et de féminité à l'islam comme religion et comme aire socio-culturelle. Les oeuvres de Lahlou semblent explorer avec constance, méthode et un certain sens comique, les points où ces tensions se heurtent, surtout par les biais de la performance, de la vidéo et de la photographie.
- Thierry Boutonnier est un artiste actif et réactif déployant un panel de comportements individuels en réaction au système capitaliste : la désignation, l’analyse, l’illustration, le jeu, le combat, le mimétisme, la démission, la dérision.- un professionnel, envisageant l’acte artistique avec les mêmes exigences d’information, de savoir-faire, d’identification d’objectifs, de recherche opérationnelle, d’impératifs décisionnels et de concentration de moyens que n’importe quelle activité de project management.
- un non-spécialiste, qui, au sein d’une économie concurrentielle en constante mutation, se doit d’être polyvalent et pluridisciplinaire, utilisant tous les moyens à sa disposition : performances, vidéo, sculptures, photographies, dessins, publications, etc.
- un homme de foi, qui représente, surjoue, exagère, doute, échoue... tout en continuant d’y croire.
"Laurent Pernel est un artiste qui se qualifie souvent de citoyen. L’art comme perspective politique n’est pour lui ni une gageure, ni un lieu commun, simplement une façon d’élaborer des lieux susceptibles de renverser les pouvoirs qui occultent la vision.
À chaque élection, depuis 2003, il envoie à la classe politique un savon tricolore, Dissolution. À l’usage, le savon perd ses extrémités colorées laissant un centre blanc : l’emblème patriotique du drapeau qui se dissout signifie moins l’échec du politique que la manière dont le politique fait disparaître ce qui est à la marge, sur les bords. Le jeu du regard dans le temps qu’impose le lavage découvre les capacités à faire illusion dans l’espace public et à se tenir au lieu du pouvoir. Montrer est un pouvoir qui peut aller jusqu’à masquer les rapports véritables des individus selon la leçon marxiste. Le travail de Laurent Pernel est donc moins performatif qu’inter-actif, moins in situ que politique. Il est moins fait pour revendiquer que pour impliquer la vision comme action, et comme une action non dépourvue d’illusion."(...)
Mathieu Beauséjour use de la notion de résistance comme pratique récurrente dans son travail. Il se réfère au champ sémiotique de l’insurrection, des détournements et autres tactiques situationnistes dans le but de subvertir les outils et les concepts du pouvoir, de l’aliénation et de l’oppression. Il s’inspire des Avant-Gardes artistiques et politiques et fait appel à des repères culturels tels que la monnaie, les drapeaux, les hymnes ou les slogans dans un esprit empreint d’ironie autant que de nostalgie, afin d’investir le contexte contemporain. La production artistique de Mathieu Beauséjour est contextuelle et fondée sur la remise en question systématique des espaces, sites ou objets qu’elle infiltre. Autodidacte, Mathieu Beauséjour présente ses installations, ses photographies et les textes tirés de ses travaux et interventions depuis le milieu des années 90. Son travail a été exposé au Canada, en Colombie, France, Grande- Bretagne, Allemagne et Serbie. Il a reçu une distinction du Conseil des Arts du Canada et du Conseil des Arts et des Lettres du Québec.
Estefania Peñafiel Loaiza implique physiquement le spectateur dans ses oeuvres. Son travail s’élabore autour de la question de la tangibilité de l’image et du moment fugace de son apparition (ou de sa disparition). Ce qui intéresse l’artiste, ce n’est pas tant l’image en elle-même que ce qu’elle évoque : l’image qui l’a précédée, celle qui la suivra, celle qui s’en rapproche, etc. Dans le même temps, l’ensemble de ces évocations fait souvent référence à une situation sociale ou historique donnée.
Artiste Mix-média : vidéos, photos, sons, installations, performances. Depuis 1989, effectue des opérations dans différents pays : Allemagne, Angleterre, Belgique, Cuba, Egypte, Espagne, France, Irlande, Irlande du Nord, Italie, Pays de Galles, Québec, Russie, Suisse, Turquie… Son travail de performance est basé sur un mimétisme décalé de l’univers médical. Consultations dans son Cabinet de médecine, à domicile, ainsi qu’à bord de l’Artiomobile, ambulance normalisée. Médecine du monde… et de l’art, l’Artiologie c’est l’art d’agir par soustraction sur la somme additionnelle.
A eux deux, ils développent un travail résolument polymorphe tourné vers l’expérimentation de nouveaux schémas narratifs et baptisé DROHOBYCZ qui utilise la sculpture, le dessin, la vidéo, l’écriture et la recherche sonore. Cédric Pigot et Magali Daniaux y apparaissent sous plusieurs identités : Timothy Schulz et Bruno Leary, LO MOTH, Menbirds, XX0019...
Le site officiel de l'AFIAC.
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