MAORI, leurs trésors ont une âme

Affiche de l'exposition MAORI, Musée du Quai Branly, Paris 2011

L’exposition MAORI, leurs trésors ont une âme au Musée du Quai Branly présente la culture maori à travers 250 oeuvres issues des collections du musée Te Papa Tongarewa de Nouvelle-Zélande qui l’a conçue et réalisée.

Elle témoigne d’une culture forte et toujours vivante, affirmation de la volonté d’un peuple de contrôler sa culture et son devenir. La plupart des pièces présentées sont des taonga, trésors ancestraux maori, mis en relation avec des expressions contemporaines de la continuité des grands concepts de la culture maori au 21e siècle.

L’exposition rassemble des oeuvres très diverses: sculptures, éléments lapidaires, éléments d’architecture, photographies, oeuvres audiovisuelles… Elle met l’accent sur plusieurs expressions de la notion de tino rangatiratanga – le contrôle ou la détermination des Maori sur toute chose maori – et éclaire les liens existant entre les trésors ancestraux et les oeuvres contemporaines, entre les populations et leurs problèmes.

Confrontés aux taonga et à une sélection d’oeuvres contemporaines, les visiteurs éprouvent de nouvelles expériences esthétiques enrichies par une meilleure compréhension des concepts maori et des questions et débats essentiels liés à ce peuple aujourd’hui.

Nguru (flûte) - source : DP exposition MAORI, Quai Branly, Paris 2011

L’exposition intègre dans son parcours un espace tactile permanent intégrant des reproductions d’oeuvres accompagnées d’explications sonores.

L’exposition « MAORI, leurs trésors ont une âme » a été conçue et réalisée par le musée Te Papa Tongarewa de Nouvelle- Zélande. Elle a été rendue possible grâce au soutien du Gouvernement de la Nouvelle-Zélande.

"Dans le monde maori, on dit que Rangi, le ciel, est le père et que Papa, la mère, est la terre, et qu’ils ne furent séparés que pour laisser entrer la lumière dans le monde et faire de la place aux vivants. Ils ne se sont vraiment jamais détachés l’un de l’autre." Fiona Kidman

Sous le titre E Tu Ake, Standing Strong, le musée de Nouvelle- Zélande, Te Papa Tongarewa, a présenté, du 9 avril au 26 juin 2011, une exposition conçue et créée par des Maori, soulignant l’identité d’un peuple pour qui le mot souveraineté rime avec celui de liberté, après des siècles de dépossession et de conflits coloniaux.

Depuis son ouverture, le musée du quai Branly s’est intéressé à l’art contemporain maori dans sa relation avec une tradition séculaire. Des oeuvres témoignant d’un même désir de mémoire de Greg Semu, Anne Noble, Fiona Pardington et Michael Parekowhai ont ainsi été exposées. Cette démarche relève d’une vocation : montrer la pérennité d’une culture dans sa singularité comme dans sa pluralité d’expressions.

Il existe chez les Maori une appartenance à un système généalogique puissant, moteur de savoir et de transmission qui explique cette cohésion entre passé et présent. Aujourd’hui encore, l’art, dans toutes ses manifestations, est le palimpseste d’une histoire sans cesse réécrite mais hantée par le souvenir des divinités polynésiennes d’autrefois.

Dans cette exposition se répondent notamment en échos des taonga, trésors ancestraux d’un extrême raffinement par l’exubérance de leurs motifs et l’inventivité de leurs formes, et des parures contemporaines où l’on décèle cette énergie, cette intensité vitale inhérente à la matière des objets, au-delà du geste créateur.

Le goût de la matière est en effet inhérent aux Maori qui vivent en communion profonde avec la nature. Bois, pierre, coquillage sont traités avec un art du détail qui a suscité, à l’époque du contact, l’admiration des Européens voyant pour la première fois ces pièces fascinantes relatives à l’élément marin, à la notion de pouvoir ou de métamorphose.

Les magnifiques proues de pirogue, les emblématiques panneaux de maisons de réunions ou, dans un autre genre, les élégants pendentifs en jade dont la transparence est à la fois un mirage de richesse et de beauté, ont alimenté les rêves de générations entières.

L’une des thématiques de l’exposition résume bien l’état d’esprit et le mode d’existence des Maori : « le passé est devant, l’avenir est derrière ». Les Maori gardent au fond d’eux l’immuable parole des ancêtres. D’ailleurs, selon un ancien aphorisme, « on peut parer un coup de lance, mais pas un coup de langue ».

Je tiens évidemment à saluer aussi du Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa, Michael Houlihan, son directeur général, Michelle Hippolite, Kaihautu, Maori leader, Rhonda Paku, conservateur d’art maori, Megan Tamati-Quennell, conservateur d’art contemporain ainsi que Liz Hay, responsable de l’itinérance de cette exposition rendue possible grâce au soutien du Gouvernement de la Nouvelle-Zélande. Qu’ils soient tous remerciés pour ce magnifique hommage à la culture maori.

Stéphane Martin, Président du musée du quai Branly

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