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Musées de papier |
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Musée du Louvre, ParisExposition du 25 septembre 2010 au 3 janvier 2011Les antiquaires des XVIIe et XVIIIe siècles ont souvent rassemblé leur savoir dans d'imposants recueils figurés d'antiquités, sortes de "musées de papier" donnant à voir, sous forme de gravures ou de dessins, un nombre considérable d'oeuvres antiques. Les images de l'art antique contenues dans ces musées de papier ont directement préparé et alimenté une série de phénomènes majeurs dans l'histoire de l'art du XVIIIe siècle : essor du goût pour l'antique et mode néo-classique, naissance de l'historiographie de l'art, élargissement de la notion d'Antiquité. Le propos de l'exposition Musées de papier est de montrer l'extrême fécondité de ces objets hybrides, à la frontière de la science et de l'art, du livre et de la collection, du texte et de l'image. Les musées de papier doivent leur nom au savant, collectionneur et mécène italien Cassiano Dal Pozzo (1588-1657), qui constitua avec son frère Carlo Antonio l’une des plus riches collections de dessins du XVIIe siècle. Cette collection de plusieurs milliers de feuillets reçut le nom de Museo cartaceo. Elle avait pour but de rendre visible, sous forme de recueil d’images, le savoir universel des hommes sur la nature et sur l’histoire. Si la botanique, la zoologie et la géologie occupent une place importante dans cet ensemble, c’est surtout à ses reproductions d’oeuvres antiques que le musée de papier de Dal Pozzo dut sa célébrité. Cette partie de sa collection, dont plusieurs pièces sont présentées dans l'exposition Musées de papier, servit de modèle ou de source d'inspiration à de multiples artistes et antiquaires dans l'Europe entière (parmi lesquels Antonio Bosio, Giovanni Ciampini, Pietro Santi Bartoli ou encore Francesco Bianchini pour la tradition italienne, François-Roger de Gaignières et Bernard de Montfaucon pour la tradition française). Dans un parcours chronologiquement ample, l'exposition Musées de papier mène le visiteur des recueils d'antiquités du XVIIe et du début du XVIIIe siècle jusqu'aux années 1760-1800, marquées par les ouvrages illustrés de Caylus, Winckelmann et Jean-Baptiste Séroux d'Agincourt. Elle donne un aperçu des systèmes de classement qui président à l'organisation de ces recueils. Elle montre aussi comment, à la suite notamment des fouilles d'Herculanum à partir de 1738, la littérature antiquaire s'enrichit d'une série de publications somptueusement illustrées (telles Le antichità di Ercolano esposte, 1757-1792), de comptes rendus savants et de récits de voyage (dus entre autres à Charles- Nicolas Cochin, Robert Adam, Julien-David Le Roy, James Stuart ou encore Robert Wood). Si elle ménage une place centrale aux dessins et aux supports imprimés, l'exposition ne s'y limite cependant pas. Elle donne également à voir les multiples objets et instruments qui ont accompagné le travail antiquaire. Parmi ceux-ci, citons par exemple des réductions en bronze de statues antiques, des maquettes d'ouvrages d'architecture ou encore la dactyliothèque de Philipp Daniel Lippert (1755) qui rassemble des empreintes de pierres gravées dans des coffrets revêtant la forme de livres. Tous ces objets et instruments sont rassemblés dans un espace évoquant, au centre de la salle d'exposition, le cabinet de travail d'un antiquaire.
L'étude des recherches antiquaires de cette période permet
d'apporter un éclairage décisif sur une série de questions
cruciales concernant non seulement l'art antique lui-même,
mais aussi, et surtout, la manière dont commence à s'élaborer
l'histoire de cet art. Parmi ces questions centrales, on
notera l'extrême variété chronologique et géographique des
recherches antiquaires menées entre 1600 et 1800. Ces recherches
ménagent bien sûr à l'Antiquité gréco-romaine un
rôle prépondérant, mais réservent également aux antiquités
nationales, chrétiennes et médiévales une place importante.
Par ailleurs, l'exposition Musées de papier montre comment
ces recueils de dessins et de gravures ont esquissé une histoire
de l'art par l'image, bien avant l'apparition des grands
récits historiques retraçant le devenir de l'art par les mots, à
la fin du XVIIIe siècle.
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