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Lewis Hine

Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris

Exposition du 7 septembre - 18 décembre 2011




Lewis Hine
Lewis Hine, "Icare au sommet de l’Empire State Building", 1931 © Lewis Hine / collection George Eastman House, Rochester

La Fondation Henri Cartier-Bresson présente une exposition consacrée à Lewis Hine. Armé de sa lourde chambre photographique, Lewis Wickes Hine (1874-1940) fut un combattant acharné pour la justice sociale.

L’exposition de la Fondation HCB rassemble environ 150 tirages originaux en noir et blanc provenant de la George Eastman House, International Museum of Photography and Film de Rochester. Cette rétrospective couvre l’ensemble de la carrière de Hine : portraits d’immigrants débarquant à Ellis Island, enfants au travail, construction de l’Empire State Building, reportages en Europe à la fin de la première guerre mondiale. Des documents inédits, récemment acquis par Rochester seront également présentés. Coproduite avec la Fundación MAPFRE de Madrid et le Nederlands Fotomuseum de Rotterdam, cette exposition a reçu le soutien de la Terra Foundation for American Art.

Né dans le Wisconsin en 1874, Hine suit des cours du soir tout en aidant financièrement sa mère avec des petits boulots. Il étudie ensuite la sociologie dans les universités de Chicago et New York ainsi qu’à la Columbia School of Social Work. Il s’installe en 1901 à New York pour enseigner à l’Ethical Culture School et comptera Paul Strand parmi ses élèves. Il devient photographe deux ans plus tard et se consacre très vite exclusivement à ce médium. En travaillant, à partir de 1906 pour le National Child Labor Committee (NCLC), la Croix-Rouge américaine ou la Works Progress administration, Hine utilise la photographie pour défendre les causes auxquelles il tient. Il se concentre sur « la part visuelle de l’éducation », n’hésitant pas à mettre en scène certaines de ses images pour mieux convaincre. Eveiller une prise de conscience et donner une image positive de ses sujets, tel est le principe des photographies de Hine. C’est à Ellis Island qu’il mettra pour la première fois ce principe en pratique. Armé d’un équipement encombrant et obsolète, Hine fait le portrait de centaines d’immigrants venus chercher aux États-Unis de meilleures conditions de vie.

Lewis Hine photo
Lewis Hine, "Fileuse dans une usine de Nouvelle- Angleterre", 1913 © Lewis Hine / collection George Eastman House, Rochester

À cette époque et jusque dans les années 1920, les États-Unis sont portés par la révolution industrielle qui entraîne des réformes sociales, économiques et politiques. Les enquêtes photographiques pour le NCLC ou pour les revues comme The Survey vont se multiplier ; Hine va parcourir des milliers de kilomètres pour rendre compte des conditions de travail des enfants ou des ouvriers, à Pittsburgh par exemple en 1907. Les images récoltées sont nombreuses et les légendes précises. Les Américains découvrent des enfants travaillant dans les champs de coton ou dans les mines, des familles regroupées dans des taudis. Hine est, depuis le début de sa carrière lié à ce milieu progressiste qui cherche à rendre compte des bouleversements que connaissent les États- Unis. Ses reportages contribuent à diffuser cet esprit réformiste et à une meilleure prise de conscience des problèmes. À la fin de la première guerre mondiale, Hine est embauché par la Croix-Rouge américaine et se rend en Europe pour photographier les conséquences de la grande guerre. Les images témoignent pour la première fois des mouvements de populations entraînés par la guerre et permettent à la Croix Rouge d’obtenir les aides financières longtemps réclamées sans succès.



Après 1919, le photographe se concentre à nouveau sur le monde du travail mais cette fois pour en dévoiler l’esprit positif. Il cherche à montrer les travailleurs dans leur labeur quotidien, il se rend dans les usines et photographie l’homme et la machine travaillant à l’unisson. Le travail devient un bien précieux, d’autant plus après la crise de 1929. C’est donc un véritable hymne au travail qu’Hine défend en photographiant la construction de l’Empire State Building. Alison Nordström, conservateur à Rochester et commissaire de l’exposition écrit : Cet homme frêle de 57 ans se hissa sur des poutrelles, suspendu à un filin, chargé du poids de son vieil appareil photo, pour rendre un hommage « whitmanien » aux hommes héroïques qui joignirent le courage à l’habileté pour bâtir non seulement un gratte-ciel mais une métaphore, à laquelle toute la société pouvait adhérer, car elle défiait les ténèbres de la Grande Dépression. Cette exaltation de l’homme et de la machine est visible dans le seul ouvrage publié du vivant de Hine Men at Work.

Malgré ses efforts, les commandes se font de plus en plus rares, sa vision étant considérée comme démodée. Le FSA refuse qu’il participe au reportage sur la vie rurale américaine pendant la grande dépression ; le gouvernement préfère confier cette mission à d’autres photographes comme Walker Evans, Dorothea Lange, Ben Shahn… Pourtant, à la fin des années 30, Beaumont Newhall, Berenice Abbott et Elisabeth McCausland mettent tout en oeuvre pour réhabiliter le travail de Lewis Hine. L’essai de Beaumont Newhall fait du photographe un précurseur du style documentaire, notion reprise en 1939 par McCausland dans un article paru dans US Camera. Une rétrospective de son travail est organisée la même année au Riverside Museum de New York. Cette exposition, mise en place par Abbott et McCausland a attiré l’attention du public sur son travail mais ne fut pas un grand succès. Sans revenus suffisants, sa maison est saisie. Il décède quelques mois plus tard en 1940 suite à une opération.

La sauvegarde des archives Hine est due à la Photo League. En effet, alors que le MoMA de New York refuse le dépôt de l’ensemble des archives, la Photo League le récupère et l’utilise pour diffuser le travail du photographe auprès du public. Mais en 1951, la Photo League est dissoute pour raisons politiques et les archives sont transférées à la George Eastman House, alors dirigée par Beaumont Newhall. La collection compte aujourd’hui 7000 tirages, plus de 4000 négatifs ainsi que des documents personnels, brochures, catalogues périodiques et articles. Le fonds comporte aussi nombre d’images iconiques de Lewis Hine qui sont reprises dans des contextes très différents par les publicitaires ou les entreprises.

Lewis Hine voulait créer une image « plus réelle que la réalité elle-même ». Aujourd’hui reconnu comme l’un des pionniers de la photographie sociale, Hine écrit en 1933 : C’est au nom de la force expressive et non de l’emphase que je sélectionne les visages les plus marquants pour mes portraits industriels, parce que c’est la seule façon de traduire ma conviction qu’au bout du compte, le plus important c’est l’esprit humain.

Save the date : la prochaine exposition présentée à la Fondation Henri Cartier-Bresson s'intitulera "Henri Cartier-Bresson/Paul Strand, Mexique 1932-1934". A voir à Paris à partir du 11 janvier 2012.



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