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Engagement dans l'Exil

Une famille de Républicains espagnols

Musée Jean Moulin, Paris

Exposition du 23 octobre 2010 au 26 juin 2011




Dans cette exposition itinérante présentée au Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin, une famille d’artistes retrace à travers des sculptures et des peintures le parcours de ses parents et grands-parents durant le tragique exode des Républicains espagnols appelé La Retirada.

Elle définit le mot « retraite » en espagnol, des réfugiés espagnols à la fin de la guerre civile. Début 1939, plusieurs centaines de milliers de Républicains franchissent la frontière pour fuir le régime franquiste après la chute de la Seconde République espagnole. Ils sont rassemblés dans des camps d’internement de la France.

Francisco Castillo Guerrero, père et grand-père des artistes en fait partie. C’est autour de son itinéraire d’homme engagé, de résistant et de déporté et de celui de sa femme, Gloria, elle-même exilée, que les artistes proposent des oeuvres d’une sensibilité poignante. Tout au long d’un parcours chrono thématique, les thèmes de l’exil et de l’engagement sont mis en scène. L’exposition montre comment la mémoire familiale s’est transformée en actes créateurs.

D’une grande intensité, les oeuvres exposées reviennent sur l’histoire du déchirement d’un pays plongé dans la guerre civile et sur la quête d’une famille sur les traces de ses racines. L’exposition dévoile un regard inédit, artistique, symbolique et émouvant sur une page sombre et peu connue de l’histoire qui lie la France à l’Espagne.

En 2008, l’exposition a été présentée à l’espace Valmy d’Argelès-sur-mer et a inauguré le Musée Mémorial de l’Exil situé à la Junquera (ou Jonquera, Catalogne) en Espagne.



Contexte historique

Soixante-dix ans après la fin de la guerre civile espagnole, ces épisodes dramatiques reposent entre les pages de livres d’histoire, compilés, classés, étudiés. Pourtant elle a continué d’affecter la vie des individus, ceux que l’on voit avancer en longues files noires sur les clichés d’époque.

L’exposition « Engagement dans l’exil, une famille de Républicains espagnols » parle d’une famille de réfugiés, celle de Francisco Castillo Guerrero (1914-1997) et de Gloria Castillo Abad (1921-2005) qui, comme tant d’autres, a vu son destin bousculé par l’Histoire. Les membres de la famille Abad, séparés brutalement lors de la « Retirada », après de nombreuses péripéties se trouvent dirigés vers les camps d’internement d’Argelès (Pyrénées Orientales), de Bram (Aude), et vers le camp militaire de Magdebourg en Allemagne. Ceux de la famille Castillo restés en Espagne souffrent de la répression, le père est condamné à 14 ans de prison, le fils Manuel à 9 ans, Agustin disparaît en octobre 1944, lors des derniers combats dans les Pyrénées, au Val d’Aran.

En France, les réfugiés espagnols se trouvent pris dans la tourmente de la deuxième Guerre Mondiale auxquels certains, combattants aguerris contre le fascisme, participent activement. Francisco s’engage dans la Résistance avant d’être dénoncé et envoyé en déportation à Neuengamme.

Événements tragiques et conditions de vie désastreuses marquent la vie des Républicains espagnols de 1936 à 1945, ensuite commence une longue période d’expatriation.

En 1945, la certitude d’un changement politique et d’un retour rapide au pays se heurte à la réalité, reconnaissance progressive du régime franquiste vécue comme une seconde défaite. Encore une fois, les Espagnols exilés se lancent dans la bataille, actions militantes au sein de partis politiques, de syndicats, Francisco Castillo devient responsable du parti communiste espagnol de la Loire. En 1969, grâce à une amnistie générale, l’exil prend fin, la famille retourne en Espagne mais Francisco ne reverra pas son père et Miguel et Dolorès Abad ne connaîtront pas la joie du retour.

Francisco Castillo Guerrero naît le 11 août 1914 à Escuzar, petit village de la province de Grenade. Aîné d’une fratrie de onze, il apporte dès son plus jeune âge son soutien à la famille en aidant son grand père maternel, berger. La situation de ses parents, travailleurs agricoles commence à s’améliorer dans les années trente. […] Il est amené à se rendre souvent à Grenade, la grande ville où il se fait des connaissances qui l’aident à mûrir sa conscience politique, déjà imprégnée de la sensibilité socialiste de sa famille.

Lorsque la guerre civile éclate en 1936, il se porte volontaire et se présente à Malaga, Grenade étant déjà tombée aux mains des franquistes. L’état-major républicain local lui confie rapidement la responsabilité d’un groupe de cavalerie armé avec lequel il organise la défense d’Agron près de Grenade : posté sur les contreforts montagneux au Sud-Est de la ville, lui et son groupe surveillent les points stratégiques et attaquent les détachements franquistes.

Ces coups de main lui valent les sarcasmes du général franquiste Queipo de Llano à la radio. Un mois avant la chute de Malaga, il doit se replier avec des milliers de civils victimes des bombardements.

Ayant acquis de l’expérience dans le maniement des explosifs, il est envoyé à Albacete (base des brigades internationales, Sud-Est de Madrid) en 1937, puis à Guadalajara, près de Madrid. En 1937, il est intégré à une des cinquante unités de guérilleros mises sur pied et suit un entraînement intensif à l’issue duquel il organise des sabotages sur les voies ferrées, les lignes haute-tension et les ponts en zone franquiste. Il renseigne aussi l’étatmajor sur les positions ennemies.

En mars 1939, il est avec d’autres républicains, enfermé au quartier militaire de Guadalajara d’où il parvient à s’échapper. S’ensuit une retraite éprouvante et dangereuse sur Valence, Cuenca, Barcelone. Il passe la frontière française à Puigcerda et demeure trois semaines non loin dans une ferme près de Font Romeu. Il est transféré ensuite, comme ses très nombreux compatriotes, au camp d’Argelès-sur-Mer. Conformément aux termes du décret du 12 avril 1939, fixant les obligations des étrangers réfugiés pour les hommes de 20 à 48 ans, il est assujetti à des prestations d’une durée égale à celle du service imposé aux Français. Il est alors affecté à la 169e Compagnie de travailleurs étrangers (CTE ou unités de prestataires militaires étrangers) à Génissiat dans l’Ain. Puis après l’armistice, il travaille à l'usine chimique de Pechiney-Métallurgie qui fabriquait du carbure de calcium, à Bellegarde (Haute-Savoie). Il a établi alors des contacts avec un maquis AS (armée secrète) de l’Ain et participe à plusieurs opérations contre l’armée allemande.

Repéré, il doit passer dans la clandestinité et rejoint un maquis FTP-MOI de Savoie sous le pseudonyme de Manuel Romera. Formé à la guérilla, il apporte son expérience et son aide aux maquisards de Savoie et Haute-Savoie.

Arrêté par la Gestapo à Chambéry le 14 avril 1944, à la suite à d’une dénonciation, il est transféré à Paris, remis aux autorités allemandes puis interné au camp de Compiègne. Il y reste une quinzaine de jours. Parti de Compiègne dans le convoi du 21 mai 1944, il arrive le 24 au camp de concentration de Neuengamme (près de Hambourg). Ce convoi de cent wagons où sont entassés plus de deux mille hommes comporte 17% d’étrangers dont la moitié d’Espagnols. C’est un des quatre grands transports de déportation vers Neuengamme. Moins de 40 % sont rentrés. Il a le numéro 32028.

Après avoir passé plusieurs mois à travailler dans une des usines d’armement du camp, il est ensuite affecté à un poste moins éprouvant au Revier (l’infirmerie). Devant l’avancée des Alliés, les SS évacuent le camp et jettent les déportés dans une dramatique marche de la mort de sept jours jusqu’à Ravensbrück. Il est libéré le 30 mai 1945 et rapatrié par Arras le 28 juin. Très affaibli, il effectue sa convalescence dans un centre de repos à Chambéry. C’est là qu’il se lie d’amitié avec un infirmier, Abad Salvador, père de Gloria, sa future femme.

Pour ses services rendus à la Résistance et ses blessures de guerre également, la médaille de la Résistance, celle des Anciens combattants et de Combattants volontaires lui sont remises.

La guerre civile a définitivement bouleversé le destin de Francisco et Gloria qui se sont mariés en 1948. La naissance de leurs trois enfants, Gloria, Isabelle et Serge les implantent en France, leur terre d’accueil.



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