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Soleil, mythes et réalités |
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DÉCOUVREURSArticle de référence : exposition Soleil, mythes et réalités, Cité des sciences et de l'industrie, Paris 2004. Les premiers observateurs se sont efforcés de découvrir un ordre derrière le retour cyclique et harmonieux des planètes. Pour les Babyloniens, la Terre est un disque plat flottant sur l'océan. Beaucoup plus tard, au VIe siècle av. J.-C., les Grecs commencent à chercher une explication rationnelle. Quelles lois régissent ce cosmos harmonieux où règne la géométrie ? Les astronomes et les mathématiciens scrutent les cieux et repèrent les astres fixes et les astres passagers, calculent leurs mouvements, leurs apparitions, leurs éclipses. Calculs parfois étranges, parfois étonnament justes,conceptions fantaisistes ou intuitivement géniales, le chemin vers la “vérité” est balisé d'autant d'idées fausses que de grandes découvertes. La conception est géocentrique, la Terre est encore le centre de l'Univers, le Soleil une planète parmi les autres : il faudra attendre deux millénaires et bien des contestations douloureuses, pour que la pensée du monde bascule et que l'héliocentrisme redonne au Soleil sa véritable place.
Essayiste et philosophe, Cyrano de Bergerac avance au XVIIe siècle des idées scientifiques audacieuses comme celle de contester le géocentrisme (théorie selon laquelle la Terre est au centre de l'Univers) pour lui préférer l'héliocentrisme (la Terre tourne autour du Soleil). En 1649, quinze ans à peine après que l'Église eut contraint Galilée à abjurer ses opinions scandaleuses, il écrit l'Autre Monde, dans lequel il déclare :“Car il serait ridicule de croire que ce grands corps lumineux [le Soleil] tournât autour d'un point [la Terre] dont il n'a que faire, que de s'imaginer quand nous voyons une alouette rôtie, qu'on a, pour la cuire, tourné la cheminée à l'entour.” Cyrano de Bergerac est ici pris au mot : une maquette animée présente la salle à manger du château et sa belle cheminée en rotation autour d'une alouette rôtie.
Une longue fresque en relief présente treize personnalités qui ont marqué l'histoire de l'astronomie. Une bande sonore évoque leurs recherches et des images montrent leur représentation du cosmos. À partir du VIe siècle avant J.-C., les Grecs commencent à chercher une explication rationnelle de l'organisation du système solaire et de l'Univers. Pour Pythagore, le principe de l'harmonie est à l'oeuvre et la sphère est la forme parfaite. Une pensée qui lui permet d’affirmer la rotondité de la Terre. Souhaitant parvenir au nombre sacré de dix sphères, Philolaos imagine un siècle plus tard l'Anti-Terre, une planète invisible parce que parfaitement dissimulée derrière un “feu central”. Il est le premier à envisager,même de façon fantaisiste, que l'Univers n'est pas géocentrique. Vers 350 avant J.-C., Aristote confirme la rotondité de la planète. Il réfute néanmoins l'hypothèse d'une Terre tournant sur elle-même et la place immobile au centre du cosmos. Une conception qui perdurera jusqu'au moyen-âge. Pour le chanoine polonais Copernic, le Soleil, immobile, est le centre du système. La Terre n'est plus fixe, mais animée d'un mouvement de rotation diurne et d'un mouvement orbital annuel. Il publiera sa découverte quelques jours seulement avant sa mort en 1543 craignant une réaction hostile des théologiens. Giordano Bruno (1548-1600) fut moins prudent. Pour ce docteur en théologie, l’Univers est à l’image de Dieu : infini. Il n'a pas de centre et la Terre est une planète parmi d’autres. Condamné comme “hérétique impénitent, opiniâtre et obstiné”, il fut torturé et brûlé vif par l'Église de Rome. Les preuves qui firent défaut au temps de Copernic furent apportées par Kepler (1571-1630) et Galilée (1564-1642). Dans Le Messager des étoiles, Galilée soutient les théories de Copernic en affirmant que “le Soleil en personne est le centre du monde”. Cet autodidacte observe plus d'étoiles en une fois que tous les astronomes avant lui grâce à la lunette qui porte aujourd'hui son nom. Condamné par l'Inquisition et contraint d'abjurer, il meurt en 1642 rendu aveugle par ses observations répétées du Soleil. En complétant les calculs de ses prédécesseurs et en observant la planète Mars, Johannes Kepler (1571-1630) établit la structure mathématique des mouvements planétaires : les planètes ne décrivent plus des cercles mais des ellipses autour du Soleil... c’est le début de la révolution astronomique moderne. Lorsqu’Armande dans Les Femmes savantes déclare “J'aime ses tourbillons”, le lecteur d'aujourd'hui ne saisit pas l'allusion au système cosmogonique établi par René Descartes où les planètes tournent sur elles-mêmes dans les tourbillons d’une matière lumineuse. Descartes a dû renoncer à la publication de sa théorie par crainte des représailles de l'Église. En 1687, Isaac Newton énonce la loi de la gravitation. Newton reprend et rectifie les découvertes de ses prédécesseurs, unifiant la mécanique céleste de Kepler et la mécanique terrestre de Galilée et effaçant les tourbillons de Descartes. La gravitation lui permet d'expliquer l'attraction Soleil-Terre-Lune et la précession des équinoxes, la forme aplatie de la Terre, la théorie des marées, les inégalités du mouvement de la Lune. Son influence est immense et il faudra attendre le début du XXe siècle et la théorie de la relativité pour que son système soit remis en cause. Le XVIIIe siècle est riche en écrivains et penseurs, inventeurs de cosmogonies plus mystiques que scientifiques, comme l'anglais Thomas Wright et son système où l'oeil de Dieu, symbole de la puissance divine, occupe le centre d'une multitude de systèmes stellaires. Parallèlement, sous la férule de l’école mathématique française (D’Alembert, Laplace, Lagrange), convertis à la pensée de Newton, la mécanique céleste fait merveille. Une collection d'instruments d'observation est exposée autour de la fresque des découvreurs : astrolabe d’Ispahan, maquette en volume des polyèdres de Kepler, miroir ardent…
Une petite expérience à la mémoire d'Archimède lie la partie des découvreurs
à la thématique, plus contemporaine, des usages du Soleil. Elle relate la bataille qui
eut lieu en 215 av. J.-C. lorsque les Romains tentèrent d'aborder à Syracuse. Grâce à des
miroirs paraboliques en bronze mis au point par Archimède et installés sur les contreforts
de la ville, les Grecs mirent le feu aux voiles romaines. Trois ans furent nécessaires aux
Romains pour conquérir Syracuse et Archimède fut tué lors du sac de la ville.
Les visiteurs sont invités à manipuler trois miroirs, à focaliser leur rayon en direction d'un bateau
virtuel pour mettre le feu aux voiles du navire.
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