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La Cité interdite au Louvre

Empereurs de Chine et rois de France

Musée du Louvre, Paris

Exposition du 29 septembre 2011 - 9 janvier 2012




Cité interdite au Louvre
Catalogue de l'exposition La Cité interdite au Louvre

L’exposition La Cité interdite au Louvre invite à découvrir les objets et les collections des empereurs de Chine, au travers d’une sélection de 130 oeuvres, prêt sans précédent consenti par le musée de la Cité interdite. Le visiteur est invité à parcourir 800 ans d’histoire, depuis la dynastie Yuan, jusqu’à l’orée du monde moderne. L’événement est organisé autour de trois axes principaux, répartis dans trois espaces distincts du musée. L’introduction, dans les salles d’histoire du Louvre, campe la chronologie et insiste sur les échanges récurrents entre la France et la Chine. Les fossés du Louvre médiéval et la salle de la maquette présentent l’architecture fortifiée de la Cité interdite tandis que la question des collections impériales est abordée dans la galerie Richelieu autour de l’empereur Qianlong.

L’exposition ouvre sur l’histoire croisée des dynasties en Chine et en France. Le principe est d’insérer dans la trame chronologique des salles de l’histoire du Louvre, la série des principaux souverains chinois et de montrer, pour chaque grande période, les échanges qui ont pu exister entre les deux pays. A la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe siècle, des tentatives de contacts entre la France et les Khans Mongols eurent lieu comme en témoignent ces lettres de chancellerie adressées à Philippe le Bel (r.1285-1314), ou encore cinquante ans plus tard l’Atlas Catalan, où figure la plus ancienne représentation cartographique de Pékin connue en Occident et anciennement conservée dans la bibliothèque du roi Charles V (r.1364-1380), située dans une tour d’angle du Louvre médiéval.

Des portraits des principaux souverains-bâtisseurs chinois, accompagnés d’objets personnels, armes, vêtements, parures introduisent à la vie de cour en même temps qu’ils dévoilent les grands acteurs des dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1911). Ainsi croise-t-on successivement Yongle (r.1403-1424), le fondateur de la Cité interdite, contemporain de Charles VI (r.1380-1422), Jiajing (r.1521-1566) le créateur du Temple du Ciel, contemporain de François Ier (r.1515-1547), ou Wanli (r.1573-1619), célèbre par son mausolée aux Tombeaux des Ming et contemporain d’Henri III (r.1574-1589) et d’Henri IV (r.1589-1610).

Le mandat céleste du deuxième empereur des Qing, Kangxi (r.1662- 1722) est de longue durée comme celui de son contemporain Louis XIV (r.1643-1715) et voit l’établissement d’échanges intellectuels entre les deux pays, menés à l’instigation de pères jésuites. Plusieurs livres chinois issus des collections de Louis XIV illustrent ces liens concrets. Le parallèle se poursuit sous le mandat du petit-fils de Kangxi, Qianlong (r.1736-1795) qui couvre les règnes de Louis XV (r.1715-1774) et de Louis XVI (r.1774-1792).

Quelques objets chinois issus des collections royales témoignent, au-delà du goût européen de la chinoiserie, d’une diffusion moins superficielle des arts de l’Empire du Milieu. Le parallèle entre les deux pays s’achève sur l’évocation de l’impératrice Tseu Hi (Cixi) au règne étonnement long (r.1861-1908).



Si l’édification du Louvre résulte d’un long processus pour aboutir au vaste complexe que l’on connait aujourd’hui, la Cité interdite, quant à elle, surgit ex nihilo de la volonté d’un seul homme, l’empereur Yongle. Entreprise en 1406 et achevée seize ans plus tard, elle s’inscrit dans un rectangle orienté nord sud de 72 hectares, protégé de douves et ceint d’une muraille abritant quelque 8 700 salles. Une maquette permet d’en saisir l’entier déploiement. Deux dynasties et vingt-quatre empereurs s’y succédèrent pour gouverner la Chine. Toutefois auparavant, le public est invité à se rendre le long des fossés du Louvre médiéval où l’histoire de cette période est évoquée en images grâce à un montage-vidéo. Puis audelà, des vestiges de cette architecture attestent de l’ancienneté de ses fondations en pierre, de ses structures en bois, de ses murs et de ses sols en brique, de ses toitures en tuile vernissée. Les uniformes colorés des Huit Bannières, associés à un célèbre rouleau peint représentant l’empereur inspectant ses troupes, rappellent la fonction militaire de ce lieu fortifié.

Le point d’orgue de cette rencontre est installé dans la galerie Richelieu autour de la personnalité de Qianlong., Au XVIIIe siècle, l’Empire du Milieu est alors au zénith de sa puissance, avec le territoire le plus vaste de son histoire. Monarque absolu, Qianlong entend régenter la politique comme les arts. Peintre, calligraphe, collectionneur, il recueille dans ses palais les plus beaux fleurons de l’empire et attire des artistes occidentaux comme Giuseppe Castiglione (1688-1766) ou Jean-Denis Attiret (1702-1768). Une importante collection de ces oeuvres insignes, en particulier de grandes peintures de chevaux, a été réunie autour de ses portraits, face à l’un de ses trônes d’apparat.

  • Le Louvre et la Cité interdite : un parallèle par Guillaume Fonkenell

    Vouloir tisser un parallèle entre le Louvre et la Cité interdite est-il pertinent ? Peut-on comparer le château d’un petit royaume au coeur de l’Europe avec la demeure d’un souverain qui règne à l’échelle d’un continent ?.... Lire la suite : Le Louvre et la Cité interdite : un parallèle



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