Bob Verschueren

Puisant son inspiration exclusivement dans la nature, cet artiste autodidacte développe depuis les années quatre-vingt, un langage plastique unique. Ce sont d'abord ses installations végétales, condamnées à disparaître à la fin de chaque exposition, qui lui ont assuré la renommée internationale qu'on lui connaît aujourd'hui.

Avec une énergie qui semble inépuisable, Bob Verschueren parvient toujours à nous surprendre. Chacun de ses projets est une promesse d'aventure et d'expérimentations. Il s'agit en effet pour l'artiste de nouer un lien, ou plutôt de proposer un dialogue, sans cesse renouvelé, entre les éléments organiques qu'il travaille et l'architecture qui les accueille. L'équation à résoudre est à chaque fois différente et bien souvent imprévisible. C'est notamment dans cette part d'incertitude et de surprise, qui accompagne les réalisations de Bob Verschueren, que réside leur beauté.

Sans prétendre délivrer un message, ses installations ne sont pourtant pas sans évoquer les rapports troubles que nous entretenons avec notre environnement. Leur éphémère condition nous rappelle notre propre finitude. Et par des allusions subtiles, elles questionnent l'interventionnisme de l'homme et son impact dévastateur sur la nature.

Parallèlement à ses interventions dans l'espace, Bob Verschueren est également l'auteur d'un travail plastique plus vaste. En témoignent notamment ce qu'il nomme les « miniatures », ces photographies de petites sculptures réalisées à partir de brindilles et de feuilles, ou encore ses séries de phytogravures et de frottages. Simultanément et dans un registre plus expérimental, l'artiste mène depuis plusieurs années, des recherches musicales à partir de micro-sons d'origine végétale.

L'exposition qui lui est consacrée ici se propose d'embrasser une vision étendue de son parcours artistique en combinant des créations inédites ainsi que des réalisations plus anciennes. Á cette occasion et avec une poésie qui lui est propre, Bob Verschueren propose au Botanique de renouer avec ses origines. C'est ainsi que sur son passage, le Musée prend des allures d'étrange forêt, les Serres se voient plantées de cultures encore inconnues et la Galerie accueille une multitude de sons d'origine végétale.