Stephan Balkenhol

"Mes sculptures ne racontent aucune histoire. Elles recèlent un secret en elles. Et il n'est pas de mon ressort de dévoiler ce secret, mais c'est à l'observateur de le découvrir."

"Souvent, ça trouble, car justement au niveau des grandes têtes ou des grands personnages, on pense automatiquement qu'il doit s'agir d'un monument ou de la reproduction de quelqu'un de particulier, de connu, car sinon, on n'en ferait pas un format aussi grand et il y a beaucoup de spectateurs qui se demandent, déconcertés, "Mais c'est qui ça ?" Mais il ne s'agit de personne en particulier."

"On ne peut pas oublier l'histoire et en même temps, il est nécessaire de l'oublier, parce que sinon, on ne peut pas créer. Je regarde vers l'arrière, et en même temps vers l'avant."

"Je ne me sens pas proche de Georg Baselitz ni de Jörg Immendorf. Ce sont à mes yeux des oeuvres très différentes de mes propres travaux. Les commentateurs font souvent l'erreur de mettre ensemble des oeuvres en raison d'une communauté de matériaux ou de thèmes, au mépris d'une grande diversité quant au fond même de l'oeuvre.[…] Immendorf traite dans ses sculptures de l'idée du signe et du fétichisme. Quant à Baselitz, il travaille avec en perspective la sculpture africaine. Il m'est difficile de concevoir la situation de mes propres sculptures, d'autres personnes sont mieux placées que moi pour en parler. Je pense néanmoins que peu d'artistes travaillent dans le même sens que moi. Par ailleurs, le fait que la figure humaine soit ma préoccupation centrale est, de fait, une problématique classique. Cela s'est toujours fait, et les artistes y travailleront toujours. Cependant la sculpture classique était soutenue par la volonté de raconter. Les oeuvres véhiculaient les mythes. Pour moi, il n'y a pas encore de mythe. Je ne sais vraiment pas quelle histoire raconter. Mon travail concerne essentiellement la forme et le matériau comme outil pour, dans certains cas, raconter des histoires."

"Le socle peut avoir plusieurs fonctions. Il peut être un moyen pour créer une distance, une différence de niveau entre le spectateur et la sculpture, comme il peut servir de support pour surélever la sculpture, lui donner de l'importance. En tout cas, il y a toujours interaction entre socle et sculpture. Cependant, je n'emploie jamais le socle pour y hiérarchiser la sculpture, mais pour résoudre les problèmes de volumes qui lui sont propres. De même, afin d'éviter l'adjonction à mes oeuvres d'éléments extérieurs, je fais moi-même les socles et les intègrent à la sculpture. Cette dernière alors gagne en évidence, dans la mesure où elle est d'un seul tenant. De cette manière, je suis sûr que cette sculpture est toujours représentée convenablement, qu'il n'y a pas d'erreur. On peut tout aussi bien comprendre le socle, volume, forme non figurative, comme une sculpture. J'ai d'ailleurs travaillé l'année dernière dans cette direction. […]"

Expositions Stephan Balkenhol (sélection)