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Mona Hatoum

Biographie Mona Hatoum




L'artiste d’origine palestinienne Mona Hatoum naît à Beyrouth au Liban en 1952.

Mona Hatoum s'exile à Londres au milieu des années 1970. Marquée par les événements qui ont conduit le peuple palestinien à l'exil et à la lutte pour l'affirmation d'une identité nationale, Mona Hatoum oriente très tôt son oeuvre vers un engagement politique. Les performances qu'elle réalise au cours des années 80 sont empreintes d'un caractère contestataire et d'un esprit de résistance.

Mona Hatoum utilise dans un premier temps la performance, avant de se tourner vers la vidéo, l'installation et la photographie. Elle aborde des problématiques liées au corps, à la construction du langage et aux conditions de l’exil. Son travail traite de l'expérience du déplacement, de la désorientation, de la reconstruction de l'identité, du désordre que génère la vie et du profond sentiment de malaise qui en découle.

À partir du début des années 1990, l'oeuvre de Mona Hatoum évolue vers des installations de vastes dimensions, visant à susciter chez le spectateur des émotions antagonistes : désir et répulsion, peur et fascination. Dans ces singulières sculptures, elle métamorphose des objets banals et familiers de notre quotidien – chaises, lits d’enfant, ustensiles de cuisine – en êtres mystérieux et inquiétants. Il en résulte des oeuvres dont le langage minimaliste, associé à un sens de l’humour surréaliste, fait réagir le spectateur tant sur le plan émotionnel qu’intellectuel.

Mona Hatoum
Mona Hatoum, Map (détail), 1999. Billes en verre, dimensions variables. Photo Christian Mosar. Courtesy Casino Luxembourg

Les matériaux qu'elle utilise dans ses installations rappellent les éléments formels du minimalisme américain. Cependant, à la différence de ce mouvement, Mona Hatoum réussit à insérer dans ses oeuvres des contenus sociaux et politiques, sans pour autant les transformer en bannière d'un militantisme. Ses oeuvres allient des états de fortes émotions à la simplicité de formes géométriques.

balancoire
Mona Hatoum, Balançoires en fer, 1999. Acier, 206 x 137 x 50 cm. Courtesy Le Creux de l’Enfer, Thiers. Photo Joël Damase

Les plus grands musées ou centres d’art du monde lui consacrent des expositions individuelles : Centre Pompidou, Paris (1994), Museum of Contemporary Art, Chicago (1997), New Museum of Contemporary Art, New York (1998), Castello di Rivoli, Turin (1999), Tate Britain, Londres (2000), Hamburger Kunsthalle, Hambourg, Kunstmuseum, Bonn, Magasin 3, Stockholm (2004), Museum of Contemporary Art, Sydney (2005). L’artiste participe également à de nombreuses manifestations collectives : prix Turner, Londres (1995), Biennale de Venise (1995 et 2005), Documenta 11, Cassel (2002) et Biennale de Sydney (2006).

En 2004, Mona Hatoum reçoit le prestigieux prix Sonning pour sa contribution majeure à la culture européenne, ainsi que le prix Roswitha Haftmann, décerné chaque année à un artiste contemporain. La fondation Querini Stampalia lui consacre une exposition personnelle, dans le cadre de la Biennale de Venise de 2009.



Expositions Mona Hatoum (sélection)




  • 2010 : Mona Hatoum - Galerie Chantal Crousel, Paris

    De nombreux visiteurs se souviendront de la magnifique intégration des travaux de Mona Hatoum dans deux environnements très différents, marqués tous deux par l’histoire et l’intimité d’une vie familiale : à Darat al Funun (la Fondation Khalid Shoman) à Amman, Jordanie en 2008, et au Palazzo Querini Stampalia à Venise, en 2009.

    Les mêmes oeuvres se retrouvent à Paris présentées dans l’espace neutre et blanc de la galerie, et offrent une lecture encore autre. En effet, ici, des éléments de la sphère intime ou domestique, incorporant du mobilier, des cheveux, des bibelots, des dessins, une médaille, dialoguent avec des objets que l’on rencontre généralement dans des lieux publics : des plans de villes, des boulets de canons, du fil barbelé. Ces confrontations puissantes et efficaces s’opèrent dans un contraste apparemment ludique de matériaux détournés et d’échelles altérées.

    Toutes, elles ont en commun le sens toujours aigu de la fragilité, de la préciosité de la vie. Comme par le passé, l’oeuvre de Mona Hatoum transmet l’essence de la conscience, de l’incertitude, de la beauté, de la force.

  • 2009 : Measures of Entanglement - UCCA, Pékin



    Mona Hatoum : oeuvre choisie




  • "Suspendu", une oeuvre de Mona Hatoum au MAC/VAL à partir du 7 mai 2010

    Toujours à la recherche de nouvelles situations, de nouveaux territoires et savoir-faire pour créer, Mona Hatoum a répondu à notre invitation de venir passer quelques mois en résidence au MAC/VAL.

    Elle dit avoir été attirée par ce territoire composé de ses multiples origines, marqué par une architecture racontant une histoire des dernières décennies, des rapports aux nouveaux arrivants, des utopies prometteuses aux réalités contemporaines. Elle raconte avoir trouvé ici une situation nouvelle, dans laquelle on peut rencontrer de nombreuses résonances avec les sujets de son oeuvre, avec sa vie. Ce qui est certain, c’est que Mona Hatoum cherche de nouveaux lieux pour nourrir son travail, et qu’elle parcourt aujourd’hui le monde, avec un désir de s’installer à chaque étape, marquant ce territoire par une création nouvelle de son empreinte, de son passage, de son séjour.

    Pour le MAC/VAL elle crée une nouvelle oeuvre, grande installation qui, à l’entrée du Parcours #3 de la collection "Je reviendrai", consacré au voyage et à l’exil, évoque plus qu’elle n’affirme les destins individuels, incertains car suspendus encore, d’une partie de la population de Vitry-sur-Seine. Mais audelà de l’esprit du lieu auquel toujours elle s’attache, c’est d’une communauté plus vaste qu’elle parle ici, celle d’un monde dessiné autant par ses continents et les contingences géo et éco-politiques que par les frontières qui les couturent. Une forêt de balançoires dresse une cartographie imaginaire et mouvante, animée par le passage des visiteurs qui, comme toujours impliqués dans l’oeuvre, cherchent à reconnaître les villes, mais aussi à s’y frayer un chemin. Les assises sont gravées des plans des villes, choisies par Mona Hatoum car ce sont celles dont sont originaires les habitants de Vitry-sur- Seine, les agents du musée, et plus encore. Des chaînes les retiennent.

    Mona Hatoum a fait des objets du quotidien, de la vie son vocabulaire. Mais elle leur confère un pouvoir d’amener ailleurs, d’entraîner vers d’autres histoires que celles qu’ils racontent dans leur évidence première. Leur échelle, leur situation, leur assemblage, les éléments qui les composent sont autant de façons de les sortir d’eux mêmes et de les questionner. L’art de Mona Hatoum n’est jamais déclaratif ou affirmatif. Ses oeuvres posent des questions, et les objets créent des situations tendues entre poésie et réalisme, entre tendresse du monde évoqué, souvent celui des souvenirs, et l’inquiétude provoquée par la situation. Si la balançoire est le signe de l’enfance, de la liberté, parfois même de la rencontre amoureuse, les chaînes qui les retiennent évoquent l’emprisonnement, elles clouent au sol plus qu’elles ne permettent de s’élever. Evocation des destinées, entre un ailleurs et un ici, un passé et un devenir, en mouvement.

    Alexia Fabre, conservateur en chef du MAC/VAL



    L'oeuvre de Mona Hatoum




    Mona Hatoum porte un regard critique sur les structures du pouvoir et les maux qu’elles entraînent. A travers un vocabulaire de formes, de thèmes, de matériaux qui reviennent de façon périodique dans son travail, elle rend compte d’expériences partagées par un grand nombre d’hommes et de femmes d’aujourd’hui fragilisés par un environnement jugé étranger ou hostile. Au moyen d’objets connus de tous, dont beaucoup évoquent l’espace de la maison, elle pointe d’un geste à la fois circonspect et sûr des situations génératrices d’une multitude d’émotions confuses, parfois contradictoires, dans lesquelles la colère se mêle à la peur, le doute à l’espoir.

    Née en 1952 à Beyrouth dans une famille palestinienne, Mona Hatoum s’est fait connaître au début des années 80 par des performances dans lesquelles elle se mettait elle-même en scène. Cette période culmine en 1988 avec une vidéo montrant sa mère prenant une douche, filmée à travers l’écran d’une correspondance manuscrite échangée entre les deux femmes, la plus âgée restée au Liban, la plus jeune vivant à Londres. Dès lors, le lien entre les origines de l’artiste et ses oeuvres, marquées par la pensée de l’exil, n’a cessé d’être souligné. S’il prend bien sa source dans une situation personnelle, le travail de Mona Hatoum, toutefois, ne s’y réduit pas, ne serait-ce que pour cette raison : sa situation et le sentiment d’insécurité qui en découle concernent désormais une immense part de la population mondiale. C’est à la lumière de cet état du monde sans précédent que ses oeuvres prennent sens et s’imposent comme une saisissante plongée dans l’existence intime d’un nombre croissant d’individus pour lesquels, selon une formule due au philosophe Edward Saïd et choisie pour titre par Mona Hatoum lors de son exposition à Londres en 2000, le monde entier est devenu une terre étrangère.

    De même qu’il serait erroné de réduire le travail de l’artiste à sa volonté de faire entendre la voix d’une communauté particulière, il serait erroné de l’envisager sous le seul angle de l’engagement politique. Proust, dans Contre Sainte-Beuve, observait que l’être humain « se compose de plusieurs personnes superposées ». Par analogie, on remarquera que les oeuvres de Mona Hatoum cumulent plusieurs couches de significations qui soulèvent souvent plus de questions qu’elles n’apportent de réponses. D’autant que depuis les années 90, l’impact physique, émotionnel de l’oeuvre sur celui qui regarde constitue, pour l’artiste, une donnée fondamentale, tandis que l’accès au sens est passé au second plan. Cette implication du visiteur prend des formes très diverses. Tantôt, comme dans Corps étranger (1994), l’oeuvre l’enveloppe intégralement ; tantôt, comme dans Homebound (2000), elle agit sur lui à distance, l’assaillant visuellement au moment où il s’y attend le moins.

    Refusant tout bavardage, cherchant l’expression la plus concise, la plus ramassée possible de ses idées, Mona Hatoum privilégie les formes simples. Certaines, à l’instar des structures grillagées, font écho à l’art minimal. Mais la référence est trompeuse, comme est trompeuse l’apparence familière dont s’enveloppent les objets au premier abord. Ainsi Light Sentence (1992), qui, équipée d’une ampoule activée par un moteur, projette des ombres mouvantes autour d’elle, prend le spectateur au dépourvu et lui donne l’impression pénible que le sol se dérobe sous ses pas. De même, Doormat (1996) : de loin, l’oeuvre ressemble à un simple paillasson estampillé d’un sympathique Welcome ; de près, elle se révèle constituée d’une infinité de fines aiguilles prêtes à transpercer la plante des pieds de quiconque se laisserait abuser par un tel message de bienvenu.

    L’expression de la vulnérabilité des êtres, ballottés par une terre qui manque cruellement de stabilité, est une constante du travail de Mona Hatoum. En témoignent toutes les oeuvres recourant à la métaphore de la carte. On citera, par exemple, Present Tense (1996), dans laquelle le tracé des frontières est matérialisé par des perles incrustées dans des blocs de savon, ou encore Continental Drift (2000) et son planisphère formé de plaques de verre entraînées dans une dérive sans fin. Sans oublier l’installation conçue pour le MAC/VAL, cette forêt de balançoires que se dispute une humanité suspendue dans le vide...

    Dans l’univers de Mona Hatoum, même les objets normalement dotés d’un caractère amical suscitent le malaise : les lits n’assurent plus la moindre protection, les ustensiles de cuisine provoquent la crainte et les colliers de perles, fabriqués à l’aide de cheveux humains, réveillent les plus insupportables cauchemars. Car aucun des éléments qu’articule l’artiste n’est neutre. Ce n’est pas pour rien que ses constructions en forme de cage laissent aussi passer l’air, que beaucoup de ses oeuvres se déploient au sol, que quantités d’autres sont brusquement parcourues d’un éclair aveuglant de lumière électrique. Cet agencement méticuleux grâce auquel la vision des oeuvres se mue en sensation est essentiel à l’élaboration d’un langage dense et complexe. Il met les nombreuses propositions de Mona Hatoum à l’abri de la répétition et, les maintenant ouvertes, offre à chacun la possibilité de les faire siennes.

    Catherine Francblin



    Vidéo Mona Hatoum








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