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Hans Bellmer |
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Dans sa jeunesse Hans Bellmer travaille dans une aciérie, puis dans une mine de charbon. Il encourage alors ses compagnons à la révolution et échappe de peu à la prison.
En 1923, il étudie à la Technische Hochschule de Berlin. Il rencontre les initiateurs du dadaïsme, notamment Georg Grosz qui le pousse au dessin et l’encourage à porter un regard critique sur la société.
Il étudie les peintres de la fin du Moyen Âge, notamment Dürer, et lit Freud et Baudelaire.
En 1925, se rapprochant des artistes surréalistes, Hans Bellmer participe aux expositions du mouvement.
En 1933, lorsque Hitler arrive au pouvoir, il cesse tout travail utile socialement et réalise une "Poupée" grandeur nature.
En 1936-1937, Hans Bellmer expose aux États-Unis, en France et au Japon.
En 1938, fuyant le nazisme, il se réfugie en France et y travaille comme dessinateur et graveur. Il est interné en 1939, ainsi que Max Ernst, dans un camp pour étrangers. Il s'en échappe et rejoint le maquis.
Sa première exposition personnelle se déroule en 1943.
Les dessins et gravures de Hans Bellmer, qui expriment ses fantasmes à travers des corps et des sexes qui se métamorphosent, servent d'illustration aux ouvrages érotiques de Georges Bataille, Pauline Réage et Sade.
Dans son oeuvre subversive, dont "La poupée" apparaît comme l’objet surréaliste par excellence, Hans Bellmer explore les possibilités de "l'anatomie du désir".
"Le corps est comparable à une phrase qui vous inciterait à la désarticuler pour que se recomposent, à travers une série d’anagrammes sans fin, ses contenus véritables." Hans Bellmer
A l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933, Hans Bellmer a arrêté tout travail socialement utile pour construire une poupée grandeur nature. Si elle constitue au départ un dispositif de rébellion contre toute autorité (politique, paternelle), la provocante "Poupée" devient l’instrument d’une toute autre ambition et d’une toute autre investigation : une réflexion inédite sur le corps, qui fait de l’objet fétiche de Bellmer la création de référence pour l’expression érotique contemporaine.
Cette créature artificielle aux multiples possibilités anatomiques qui, selon Bellmer, est capable de "rephysiologiser les vertiges de la passion jusqu’à inventer des désirs", va permettre de pousser toujours plus loin l’investigation de l’artiste d’une anatomie de l’inconscient physique. Cette entreprise ambitieuse traverse l’oeuvre de Bellmer : depuis la prise de vue par l’appareil photographique jusqu’à l’expression graphique, qui va du dessin miniaturiste le plus confidentiel à l’épure agrandie quasi abstraite. Sa démarche peut être comprise comme la quête d’une forme vivante permettant de matérialiser l’image du désir et du fantasme.
D’un grand raffinement et pleins d’audace, les dessins de Bellmer retranscrivent les pulsions secrètes, les transferts des sens, les ambivalences du corps érotique. L’artiste montre ainsi les harmonies et la cruelle beauté de la mécanique du désir.
L’exposition souligne la pleine appartenance de Bellmer (qui quitte définitivement Berlin pour Paris
en 1938) à la poétique et à l’imaginaire du Surréalisme, et analyse la singularité de cette oeuvre
violente, éminemment subversive dans le contexte des années 1920-1930. Incandescente et froide, comme
celles de Sade et de Bataille, elle semble en réalité échapper à son temps. Son questionnement des
principes d’identité la rend particulièrement proche de notre sensibilité contemporaine.