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Artur Barrio |
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Héritier du courant néo-concret dont il s’éloignera, Artur Barrio rompt très tôt et radicalement avec une perception esthétisante, contemplative ou purement formelle de l’art. Il choisit de travailler avec des matériaux précaires, "méprisés" (déchets, rebuts...), organiques (sang, sel, café, vin, charbon…) pour leur pouvoir contestataire et subversif. Toute son oeuvre est une attaque virulente du concept d’oeuvre précisément, par le refus de la matérialité de l’objet au profit de l’acte artistique et son lien direct et immédiat avec la vie. Elle est aussi négation du système institutionnel de l’art et de son économie, de ses modes de présentation, de diffusion, de catégorisation...
Dès les années 70, dans un
Brésil sous le joug de la dictature, Artur Barrio déploie des stratégies d’occupation des espaces (urbains
principalement) en recourant à la fragmentation, la dispersion. Le "terrorisme poétique" qu’il met en
oeuvre prend la forme d’actions rigoureusement orchestrées, qu’il nomme "Situations" à cause de leur
caractère indéterminé et imprévisible. Puis ce sont les expériences/expositions, les créations
environnementales, les installations in situ. En constantes évolution et transformation, celles-ci
construisent une poésie du chaos, peuplée de signes et de symboles, qui sature l’espace, capture le
visiteur et l’immerge dans une perception sensorielle extrême.
Les premières "Situations" provoquent un véritable choc esthétique et culturel dans le public
comme dans le milieu de l’art, quand les rues de Rio de Janeiro sont jonchées de ballots
ensanglantés contenant de la viande, des excréments, des déchets,
déposés au milieu des passants. Il en est de même lorsque sont jetés simultanément en différents
points de la ville une multitude de sacs plastique contenant détritus et restes de
toutes sortes, destinés à créer entre eux un réseau d’énergies physiques et psychiques. La
contestation politique est manifeste, par la référence morbide aux morts violentes causées par le
régime.
Le caractère éphémère de ses installations oblige l'artiste à créer des "Registros", (enregistrements) qu'il accumule au fil des années pour documenter son travail à l'aide de diapositives, de films, de
photos ou encore de livres.
Artur Barrio accorde la primauté à l’acte artistique en lui-même et au lien direct et immédiat qu'il entretient avec la vie.
Une rétrospective de l'oeuvre d'Artur Barrio est organisée au CCBB de Rio en 1996. En 2005, a lieu la manifestation "Barrio-Beuys"
au SMAK de Gand.
"Contester le présent ne veut pas dire retourner au passé, mais veut dire : ALLER DE
L’AVANT" Artur Barrio
"Réflexion...(s)...", une installation spécifiquement conçue pour
les 250 mètres carrés d'une des alcôves du Palais de Tokyo, est
une sorte de cosmos chaotique en un espace clos. Au milieu de
l'obscurité, divers matériaux hétéroclites - une tonne de café
moulu, des centaines de pains et de bouteilles de vin, une
importante quantité de laque des Indes, un vieux sofa - prennent
place de manière anarchique dans l'espace. Ce désordre, qui
peut s'apparenter à l'intérieur d'une maison abandonnée, suscite
chez le visiteur à la fois un sentiment d'oppression mais aussi
étrangement de sérénité. Le spectateur est invité aussi bien à
utiliser au maximum ses capacités sensorielles (comme l'odorat
avec les odeurs de pain, de café, etc.) qu'à se laisser aller à la
contemplation grâce aux dessins et écritures laissés en
plusieurs endroits sur les murs par l'artiste pour vivre une
expérience profondément poétique.