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La Bastille ou l’Enfer des vivants |
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BNF, ParisExposition du 9 novembre 2010 au 11 février 2011Au-delà du mythe, que fut réellement la Bastille ? L’exposition présentée à la Bibliothèque de l’Arsenal raconte l’histoire de la prison, du règne de Louis XIV jusqu’à la Révolution française. De nombreuses pièces d’archives, dossiers de police, registres de la prison, écrits de prisonniers illustres ou inconnus, dessins, estampes et objets dévoilent les causes et les réalités de l’embastillement sous la monarchie absolue. Les affaires célèbres sont évoquées, mais surtout sont mis en lumière les rouages de la société d’Ancien Régime, soumise à la justice extraordinaire, celle du secret et de la lettre de cachet. Pour Bruno Racine, président de la Bibliothèque nationale de France, "c’est toute l’histoire d’un lieu profondément ancré dans l’imaginaire collectif qui est racontée à l’Arsenal, l’endroit même où sont conservées les archives de la prison." Lors de la prise de la Bastille en 1789, dans l’enthousiasme révolutionnaire, les émeutiers précipitent les archives dans les fossés de la prison. Après diverses tribulations, celles-ci sont récupérées en 1798 par l’administrateur de la Bibliothèque de l’Arsenal, puis elles sont exhumées et cataloguées au cours du XIXe siècle, acquérant une aura particulière, chargée de mystère. Ces archives ne sont pas seulement celles de la Bastille. Constituées à partir de 1660 autour des dossiers des prisonniers, elles s’enrichissent dès 1716 des dossiers de la Lieutenance générale de police, y compris des papiers administratifs issus d’autres prisons. Riche de tous ces documents, l’exposition présente la Bastille dans le contexte judiciaire de l’époque et dans le système pénitentiaire parisien.
La forteresse, construite sous Charles V pour la défense de l’Est parisien, a toujours joué un rôle de prison, mais c’est après les troubles de la Fronde, à partir du règne personnel de Louis XIV, qu’elle devient cette "Bastille de droit divin", prison politique fonctionnant sur le mode du "bon plaisir" et du secret. Au nom de "lèse-majesté divine et humaine", on y réprime toute atteinte à l’ordre politique, religieux ou moral. Bien loin d’être réservée à une élite sociale ou intellectuelle comme on l’a souvent imaginé, la Bastille accueille des prisonniers de toutes classes, depuis les plus grands personnages jusqu’au petit peuple "maldisant". En montrant les conditions de vie très variables selon les prisonniers, l’exposition veut révéler l’image réelle de la Bastille : reflet de la société d’Ancien Régime jusqu’en ses dernières années, expression des craintes du pouvoir royal face aux désordres, elle est fondée sur l’inégalité et l’arbitraire. Sous l’influence des idées nouvelles et des Lumières, le sort des prisonniers enfermés "de par le roy" n’est plus accepté. La Bastille apparaît comme le symbole du despotisme, véhiculant une image de plus en plus négative qui la voue alors à la vindicte populaire. Sa chute sera le premier pas vers la fin de l’Ancien Régime. Elle marquera la naissance d’un mythe dont l’exposition montre l’évolution et la survie : historiographie, littérature romanesque, théâtre, cinéma... Plusieurs pièces spectaculaires sont présentées : un plan manuscrit inédit de la Bastille au milieu du XVIIe siècle, la "chemise" de Latude portant un texte écrit avec son sang, les dossiers de l’Affaire des poisons ou de l’Homme au masque de fer, les vêtements du régicide Damiens, la liste des exemplaires saisis de L’Encyclopédie, des manuscrits du marquis de Sade ou le dernier registre d’écrou de la prison, arrêté au 12 juillet 1789… De ces documents si divers, souvent encore tachés de la boue des fossés de la Bastille, dossiers d’affaires célèbres ou lambeaux infimes de vies minuscules, émane encore aujourd’hui une émotion presque palpable.
L’exposition emprunte son titre au frontispice du récit de la vie d’un des plus célèbres évadés de la Bastille :
"Evénement des plus rares, ou l’Histoire du Sr abbé Cte de Buquoy", 1719.
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