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Baba BlingSignes intérieurs de richesse à Singapour |
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Musée du quai Branly, ParisExposition du 05/10/10 au 30/01/11Cette exposition témoigne d´une histoire fascinante : comment une communauté d’immigrés a créé une culture unique en laissant sa propre culture d’origine s’imprégner des influences, coutumes et croyances de leur pays d’adoption. A Singapour, le terme "Baba" désigne un "homme chinois" et, par extension, les descendants des communautés chinoises qui se sont intégrées dès le 14e siècle dans le sudest asiatique et qui ont incorporé au fil des siècles de nombreux aspects de la culture malaise dans leur culture d’origine. Le "Baba" désigne aussi le chef de famille qui a intégré des éléments de la culture européenne, via ses parents et ses grands parents pendant la période coloniale. L’intégration interculturelle qui s’amorce avec ce processus est une leçon d’ouverture d’esprit et de tolérance, deux sujets plus que jamais d’actualité. L’exposition présente un ensemble d’environ 480 pièces de la culture luxueuse et raffinée - et parfois "bling bling" - de ces communautés chinoises implantées à Singapour. Les objets présentés - mobilier, textiles ornés de perles et de broderies, porcelaine... - qui empruntent leurs formes, motifs et couleurs aux cultures chinoises et malaises, marquent l’identité des Peranakan. Ils datent pour la plupart de la fin du 19e siècle ou du début du 20e siècle. Cette période correspond à un important essor économique ayant permis à de nombreuses familles chinoises de Singapour de s’enrichir. Elle marque ainsi l'apogée des communautés Peranakan qui s'est matérialisée en partie par un art de vivre dont la maison était le coeur et le signe extérieur le plus important.
L’Asie du Sud-est a été un carrefour commercial qui a attiré de nombreux marchands. Certains d’entre eux s’y installèrent et se marièrent avec des femmes de la population locale. Le terme malais Peranakan - qui signifie "enfant de" ou "né de" - est utilisé pour faire référence aux enfants de ces couples mixtes.
Par extension, il désigne les différentes communautés d’immigration ancienne en Asie du Sud-est, qui ont incorporé de nombreux aspects de la culture malaise dans leur culture. Les Peranakan comprennent plusieurs groupes ethniques d’origines indiennes et chinoises. L’exposition, qui présente la collection unique au monde du musée Peranakan, se concentre sur les Peranakans aux origines chinoises et malaises – les Baba – qui forment le groupe le plus large. Après la seconde guerre mondiale, les grandes habitations où des familles "Baba" de plusieurs générations vivaient ensemble, sont vendues et délaissées au profit d’appartements individuels. L'influence de cette communauté commence à décliner. Les objets décoratifs, les parures et les mobiliers luxueux transmis de père en fils sont alors dispersés ou abandonnés ; ils ne correspondent plus à la mode et aux intérieurs des années 60, ni fonctionnellement ni esthétiquement. La culture "baba" étant menacée de disparition, les conservateurs malais commencent à collecter des objets.
Dans les années 1980, ces objets sont vendus aux enchères.
Les "Baba", pour faire revivre leur culture, produisent
aujourd'hui des pièces de théâtre, des oeuvres littéraires et
poétiques, de la musique.
La culture "Baba" s’est matérialisée en partie par un art de vivre dont le foyer était le signe visible le plus important et le coeur. Aussi, le fil directeur retenu pour l’exposition Baba Bling, Signes intérieurs de richesse à Singapour est la maison "Baba", témoin le plus concret de l’identité culturelle des "Baba", tant par son architecture, ses couleurs que par l’agencement des pièces et des objets présentés à l’intérieur.
L’exposition propose un parcours organisé en "period rooms" avec une scénographie originale reposant sur l’évocation et la création d’atmosphères particulières propres à cette culture. En effet, le choix des couleurs (rose et vert notamment), l’aménagement et la décoration des pièces par des mobiliers et objets "métisses" mixant style chinois, européen et malais sont représentatifs du mode de vie des "Baba" et de l’histoire très particulière de cette communauté. Chaque pièce ainsi reconstituée vise à provoquer chez le visiteur des effets de surprise, l’objectif étant de plonger celui-ci dans une ambiance très personnelle et intime pour une pleine immersion dans l’univers "Baba".
La scénographie conçue par Nathalie Crinière propose des aménagements produisant alternativement un effet de réalité et un aspect excentrique ou fantaisiste : formes variées des pièces, percées, escaliers et fenêtres de part et d’autres, fausse végétation, niveaux de perspectives différents, mélanges de couleurs, etc. favorisent la mise en scène la plus vivante et la plus spectaculaire possible des pièces reconstituées.
Les espaces consécutifs suivent différentes logiques. On peut
ainsi traverser au fil de la visite des salles conçues selon une
logique fonctionnelle (identification d’un ensemble d’objets
à une pièce spécifique de la maison Baba), d’autres selon
une logique thématique (la fête du mariage, les cadeaux, les
préparatifs), d’autres enfin suivront une logique formelle et
accumulative (les bijoux, les mules perlées, les textiles
brodés, la vaisselle).
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