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Cinéma en Plein Air de La Villette 2010 |
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Avoir 20 ans, le thème allait de soi pour cette 20ème édition du Cinéma en Plein Air de La Villette. Quel cinéaste de quelque latitude que ce soit ne s’est pas attaché à ce qui est supposé être le plus bel âge de la vie, l’âge de tous les possibles mais aussi des choix sans retour...
Tous ces films nous permettront de vérifier, peut être, que si 20 ans n'est pas le plus bel âge de la vie, il n'y en a guère d'autre que l'on ne regrette autant !
Sandrine Bonnaire sera la marraine de cette 20ème édition.
32 soirées pour donner l’occasion à Gus Van Sant, Wong Kar-Wai, Pascale Ferran, Marjane Satrapi et bien d’autres encore de nous faire partager leur vision de cette période charnière de la vie.
Sur l'écran gonflable de 32m de base sur 18,50m de hauteur, suspens, aventure, émotion, humour et convivialité sont au rendez-vous chaque soir, pour rêver, rire, pleurer ou frissonner à la belle étoile.
Le Cinéma en plein air, c’est un site exceptionnel, ce sont toujours de grands films mais c’est surtout son public ; des jeunes, des moins jeunes, des solitaires, des couples, des familles, des tribus, des cinéphiles, des amateurs occasionnels, tous animés d’un même désir, celui de vivre en solitaire mais avec les autres le plaisir du cinéma.
Au fil des années, avec deux millions de spectateurs venus découvrir ou revoir des centaines de films, le spectacle s'est joué autant dans la "salle" que sur l'écran : on y pique-nique, on y fait des rencontres, on y fête son anniversaire, on y joue de la guitare...
Chaque vendredi, avant le film, un court-métrage de fin d’étude réalisé par des étudiants de la Fémis sera projeté autour de la thématique de ce festival. Pour découvrir le cinéma des vingtenaires d'aujourd'hui.
Le samedi 21 août, un bal africain gratuit dans la Grande Halle de la Villette fera suite au film Yeelen de Souleymane Cissé.
Et enfin, le 22 aoüt, pour clôturer le festival de Cinéma en Plein Air et faire le lien avec la fin
de "Scènes d’Eté", la plasticienne Schocko propose un "Plicnic entre chien et loup" dès
20h sur la prairie du Triangle.
"20 ans... Faut-il s'accrocher à la formule de Paul Nizan, un peu fatiguée d'avoir tant servi, "je ne laisserai personne dire que c'était le plus bel âge de la vie" ? Vaut-il plutôt mieux chanter, avec Léo Ferré, qu'à 20 ans, "on a une rose au bout des dents" ? Se plaindre, comme le premier, que "l'amour, les idées, l'entrée parmi les grandes personnes menacent de ruine un jeune homme", ou se réjouir, comme le second, des "réserves de printemps qu'on jette comme des miettes de pain à des oiseaux sur le chemin" ? Vaste question, qui n'est pas près d'être résolue, et c'est heureux : que deviendraient la littérature, la poésie, la chanson, si le fatidique franchissement de la ligne s'effectuait sans mystères ?
Et le cinéma, donc, qui a fabriqué, dans la description de cet âge des possibles, quelquesuns de ses plus beaux monuments ? Mais la découverte a été tardive : dans les années trente, lorsque le cinéma s'est décidé à parler, il a montré des enfants, si possibles victimes émouvantes, type Poil de carotte ou Le Mioche, et des adultes, occupés par des choses autrement plus sérieuses que l'interrogation sur leur avenir. Entre les deux, des jeunes qui, selon leur genre, attendaient le mariage ou le service militaire pour entrer dans l'existence - pas de quoi en faire un sujet de film.
Mais la guerre fait vieillir plus vite les adolescents : on s'est alors aperçu que les "vingt-ans" n'étaient pas seulement des adultes en sursis, sans histoires, mais qu'ils existaient, souvent en groupe, avec leurs rêves, leurs plaisirs, leurs révoltes et leurs drames, et que cette collectivité constituait, plus qu'aucune autre, la marque d'une époque : il y a eu la génération Des amants de la nuit, des Valseuses, de Conte d'été et de L'Auberge espagnole, d’Outsiders et de L’Âge des possibles. Chacune exprimant la vérité de son temps, vérité éphémère et précieuse, jamais pareille dans la forme, postures, langage et comportements, mais identique sur le fond, dans le besoin et l'émoi d'être ensemble.
Tous les cinéastes, grands ou petits, jeunes ou âgés, d'un continent à l'autre, se sont efforcés de capter, parfois maladroitement, parfois avec génie, cette période où la jeunesse bascule, temps des espoirs éperdus et des désespoirs profonds, et de l'insouciance bientôt évanouie - et ils ont souvent trouvé là leurs accords les plus justes.
Il convenait, en cet été anniversaire, de rassembler sur la pelouse, parmi les milliers de titres qui ont jalonné ce dernier demi-siècle de cinéma, quelques-uns de ceux qui ont offert à la jeunesse de leur temps un miroir complice, et non complaisant : on y retrouvera les motards rebelles menés par Marlon Brando, les amants énigmatiques de Jim Jarmusch, les loubards exemplaires de Bertrand Blier, les vierges suicidaires de Sofia Coppola, les étudiants cosmopolites de Cédric Klapisch, la blonde folâtre de Milos Forman, la gesticulation inoubliable de John Travolta.
De quoi vérifier que si 20 ans n'est pas le plus bel âge de la vie, il n'y en a guère d'autre que l'on regrettera autant."
Lucien Logette
Conseiller artistique du Cinéma de plein air