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William Kentridge. Un poème qui n'est pas le nôtre

Article mis à jour le 21/07/20 17:22

LaM, Villeneuve d'Ascq

Exposition du 5 février au 2020 au 13 décembre 2020

Initialement prévue du 5 février au 2020 au 5 juillet 2020, l'exposition "William Kentridge. Un poème qui n'est pas le nôtre" est prolongée jusqu'au 13 décembre 2020.



Le LaM - Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut de Villeneuve d'Ascq présente une exposition consacrée à William Kentridge intitulée "William Kentridge. Un poème qui n'est pas le nôtre"

L'artiste sud-africain William Kentridge naît à Johannesbourg en Afrique du Sud le 28 avril 1955 au sein d'une famille d'avocats. Étudiant d'abord les sciences politiques, William Kentridge se tourne ensuite vers des études dans le domaine artistique. Il s'installe à Paris au début des années 80 et s'inscrit à l'École Jacques Lecoq pour y suivre des cours de théâtre et de mime. Puis il revient en Afrique du Sud et se tourne vers le dessin et le film d'animation.

Depuis ses débuts, William Kentridge se penche sur la question de la condition humaine et plus particulièrement sur les thèmes du déplacement et de la migration. Les décors de scène qui ont été réalisés pour la pièce de théâtre Sophiatown ainsi qu'un film documentaire introduiront les visiteurs à son approche créative. La pièce de théâtre Sophiatown (1986-89) met en scène l'évacuation forcée et la démolition à la fin des années 1950 de Sophiatown, un quartier noir de Johannesburg. Cet ensemble de dessins est exposé pour la première fois en Europe dans son intégralité.

En 1985, William Kentridge réalise Vetkoek / Fête Galante, l'un de ses premiers films d'animation. Il met au point une technique cinématographique qu'il appelle "animation du pauvre", composée de photographies de dessins au fusain et de collages. William Kentridge développera ensuite ce principe dans la série de films intitulée Drawings for Projection (depuis 1989). Enregistrés avec une caméra 35 mm, les épisodes animés mettent en scène deux personnages, Soho Eckstein et Felix Teitlebaum, qui sont des alter-ego de l'artiste. Une série plus récente de films expérimentaux Drawing Lessons (commencée en 2009) présente William Kentridge dans son atelier. Des séquences courtes illustrent la façon dont il aborde, avec humour, la question essentielle du processus créateur. Il réhabilite ainsi de façon originale et ironique le lieu mythique de la création et les relations entre l'artiste et son modèle, se dédoublant et se prenant lui-même comme modèle.

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William Kentridge. Photo Peter Campbell


L'exposition "William Kentridge. Un poème qui n'est pas le nôtre" offre pour la première fois l'occasion de lier l'œuvre de Kentridge à l'histoire de l'art (constructivisme, dadaïsme, surréalisme, expressionnisme allemand, etc.).

A l'occasion de l'exposition au LaM de Villeneuve d'Ascq, certaines des sources artistiques de William Kentridge seront présentées : notamment le cinéma de Georges Méliès qui inspira 7 Fragments pour Georges Méliès, Un Voyage dans la lune (2003) mais aussi le personnage d'Ubu créé par Alfred Jarry que l'on retrouve dans Ubu tells the Truth (1997). L'installation O sentimental machine (2015) reconstitue, quant à elle, l'espace fermé d'une antichambre d'hôtel inspirée directement de films d'archives de défilés bolchéviques, d'un discours inédit de Trotski, mêlés à une fiction humoristique sur sa secrétaire Evgenia Shelepina.

Chez William Kentridge, la dérision n'est jamais gratuite. Bien au contraire, elle s'appuie sur une profonde conscience de l'histoire et de ses meurtrissures que Kentridge aborde de manière à les rendre intemporelles et universelles.

Présentée pour la première fois en 2018 à la Tate Modern de Londres, The Head & the Load est une des œuvres les plus spectaculaires de Kentridge. The Head & the Load a été réalisée dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale et revient sur le rôle méconnu joué par l'Afrique dans ce conflit. Cette œuvre théâtrale établit un dialogue spectaculaire entre chants africains et opéras européens afin de raconter l'histoire des enjeux des puissances coloniales en Afrique. The Head & the Load est une synthèse saisissante du travail de William Kentridge, un travail à la fois impressionnant dans sa forme, ambitieux dans son propos mais également accessible au plus grand nombre.



Plusieurs autres œuvres emblématiques fournissent des informations supplémentaires sur les thèmes généraux de l'exposition William Kentridge au LaM de Villeneuve d'Ascq, à savoir la migration, le déplacement et la procession ; sujets essentiels pour l'oeuvre de Kentridge, initiés par la vidéo Shadow Procession (1999), et développés plus tard dans Triumphs and Laments (2016).

Un autre thème fondamental est enfin abordé au sein de l'exposition William Kentridge, celui du temps et de l'histoire. L'installation monumentale The Refusal of Time, 2012 (la négation du temps) est un spectacle total qui mêle musique, chant, danse, vidéos. Tout en évoquant des souvenirs personnels d'enfance, William Kentridge livre ses interrogations sur la notion du temps.

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