Exposition du 1er juillet 2020 au 27 septembre 2020
Le Grand Palais présente l'exposition Pompéi, une exposition immersive consacrée à la cité antique ensevelie lors d'une éruption du Vésuve en 79 après J.-C.
Fin du VIIe – début du VIe siècle av. J.-C.
Fondation de Pompéi à la suite de l’agrégation de villages des Opiques, une population indigène évoquée par les historiens antiques, sous la conduite de groupes étrusques. Dès le premier quart du VIe siècle av. J.-C. déjà, l’aménagement urbain est structuré et organisé par une muraille d’enceinte, dont le périmètre est conservé aux siècles suivants, et par deux sanctuaires urbains, l’un consacré à Apollon et l’autre à Athéna, éléments cardinaux de la cité tout au long de son histoire.
IVe siècle av. J.-C.
Après la crise qui assaille la cité au Ve siècle av. J.-C., Pompéi est repeuplée par les Samnites, descendus des monts de l’Irpinia et du Sannio. Un nouveau processus d’urbanisation débute, qui culmine au IIe siècle av. J.-C., avec la progression de l’occupation de l’espace interne aux murs de la cité, réédifiés au moyen de nouvelles techniques et matériaux, et la construction de grandes demeures.
IIe siècle av. J.-C.
Le siècle d’or de Pompéi est marqué par la réorganisation des espaces sacrés et publics de la cité et par une activité commerciale extrêmement animée à l’échelle de toute la Méditerranée, grâce à la production viticole.
80 av. J.-C.
Pompéi devient colonie romaine, sous le nom de Colonia Veneria Cornelia Pompeianorum. Après l’issue désastreuse de la première guerre civile romaine, pendant laquelle elle avait pris parti pour Sylla, pas moins de deux mille chefs de famille, vétérans de l’armée du général Sylla, sont établis comme colons dans la cité.
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Pendant des jeux de gladiateurs dans l’amphithéâtre, une rixe très violente éclate entre les habitants de Pompéi et ceux de Nocera, dont les seconds ressortent défaits. L’historien Tacite raconte qu’à la suite de cet événement, le Sénat romain, par le biais d’un senatus consultum (un « décret du sénat »), interdit les combats de gladiateurs pendant dix ans et exile de la cité les familles responsables.
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Pompéi est touchée par un tremblement de terre désastreux, décrit par Sénèque dans les Naturales quaestiones. Ce séisme est suivi par de grands travaux de restauration des monuments publics et des maisons.
79
Le 24 août ou le 24 octobre, selon les nouvelles découvertes, Pompéi est ensevelie sous une terrible éruption. L’événement éruptif est le premier à être décrit par un contemporain : on a pu en effet reconstituer l’histoire de cette catastrophe grâce aux lettres écrites par Pline le Jeune à l’historien Tacite qui lui demandait des nouvelles de la mort de son oncle, Pline l’Ancien, survenue pendant l’éruption.
1748
Début officiel des fouilles de Pompéi soutenues par par le roi d’Espagne Charles III de Bourbon, une décennie après celles d’Herculanum.
1807
Sous la domination française de Joachim et Caroline Murat, les premières recherches approfondies commencent et on élabore un véritable plan de fouille qui permet de comprendre l’extension de la cité en mettant au jour le tracé complet des murailles.
1861
Nommé directeur des fouilles de Pompéi après la proclamation du royaume d’Italie, Giuseppe Fiorelli ouvre le site au public en instituant un billet régulier ; il réalise les premiers tirages en plâtre des victimes et subdivise la cité en insulae et regiones.
1911-1923
Vittorio Spinazzola, surintendant de 1911 à 1923, fouille toute la via dell’Abbondanza. Ces interventions, permettant de mettre au jour et de conserver les parties supérieures des édifices, conduisent à une nouvelle vision du bâti pompéien.
1924-1961
Amedeo Maiuri, surintendant de 1924 à 1961, imprime à la cité sa physionomie actuelle. Il met au jour les édifices au sud de la via dell’Abbondanza, comme la fameuse Maison de Ménandre (1928-1934) avec son trésor d’objets en argent, et termine les fouilles de la Villa des Mystères (1929- 1930) avec sa frise dionysiaque, l’une des plus célèbres du monde antique. Attentif à l’accessibilité du site pour les visiteurs, Maiuri agrandit et améliore la disposition de l’Antiquarium, construit de nouvelles entrées, replante les jardins antiques et dote les principaux monuments d’un éclairage nocturne.
1943
Entre août et septembre 1943, Pompéi est frappée par environ cent cinquante bombes lancées par les Alliés. Elles détruisent une salle de l’Antiquarium et provoquent la perte de près de mille objets ; elles touchent gravement plusieurs maisons, parmi lesquelles la Maison du Cryptoportique, la Maison de Trebius Valens et la Schola armaturarum.
1997
Pompéi est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
2014
Lancement du « Grande Progetto Pompei » (« Grand projet Pompéi »), initié à la suite de l’écroulement de la Schola armaturarum le 6 novembre 2010. Le projet du gouvernement italien, financé par des fonds nationaux et européens, a permis de mener des interventions systématiques de mise en sécurité du site, parallèlement à un ambitieux programme général, articulé en six axes (sécurité, oeuvres, connaissances, capacity building, communication, accessibilité) qui concernent tous les aspects clés de Pompéi, de la conservation à la valorisation.
2017
Lancement du projet de mise en sécurité des fronts de fouilles (GPP-M), en d’autres termes de toute la portion de terrain qui entoure la zone non fouillée de Pompéi, pour tempérer le risque hydrogéologique. Dans le cadre de cette intervention a été fouillé, dans la Regio V, ce qu’on a appelé le cuneo (« coin »), une zone de plus de 1 000 m2 entre la Maison des Noces d’argent et le vicolo di Lucrezio Frontone – il s’agit de la plus grande intervention dans la zone non fouillée de Pompéi depuis l’après-guerre –, et les zones qui s’ouvrent sur les rues et les ruelles en regard. Les fouilles ont permis de mettre au jour des maisons avec des fresques très raffinées et des mosaïques, comme la fresque de Vénus et Adonis dans la Maison au Jardin, la Maison d’Orion qui donne sur le vicolo dei Balconi, avec des mosaïques uniques au monde qui représentent le mythe d’Orion, la Maison de Léda, le long de la via del Vesuvio, avec sa fresque sensuelle représentant Léda et le Cygne et, dans une échoppe, une fresque avec des gladiateurs. Des objets uniques ont ainsi pu être exhumés, tels que des amulettes et des bijoux, trouvés dans la Maison au Jardin, mais aussi des chandeliers, des flûtes, de la vaisselle et des sculptures de jardin en marbre.