"Ces paysages d’eau et de reflets sont devenus une obsession. C’est au-delà de mes forces de vieillard, et je veux cependant arriver à rendre ce que je ressens". Claude Monet
Les Nymphéas. Claude Monet. 1904
De 1897 à sa mort, Claude Monet peint sans relâche cette plante aux larges feuilles. Monet consacrera au total plus de 250 toiles aux nymphéas. Le jardin de Giverny, source d’inspiration inépuisable et si précieuse, est l’endroit idéal pour le peintre souhaitant scruter ses paysages d’eau et de reflets. En 1903, le bassin est agrandi, rénové, et couvert de nymphéas ; peu à peu, les toiles de Monet se resserrent sur ce seul motif : il n’y a plus de ciel, le bassin est parfois encore indiqué sur le haut de la toile, mais, le plus souvent, l’eau sans horizon et sans rivage occupe toute la surface de la toile avec les nymphéas et les reflets du ciel et des arbres dans l’eau.
Les Nymphéas du MuMa, peints en 1904, font partie d'un ensemble de 48 tableaux intitulés "Les Nymphéas, séries de paysages d'eau", exposés à la galerie Durand-Ruel à Paris en mai 1909. Ces "paysages d’eau" rencontreront un immense succès critique, comme le démontre cet article du Journal des débats : "Ce miroir contient le ciel, les nuages, les arbres, toute la verdure et le frémissement des feuilles. Tout s’y reflète, s’y résume, s’y fond, s’y confond. Il contient les heures, puis l’aurore jusqu’au crépuscule […]. C’est une prodigieuse suite de variations sur un même thème."