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Léonard de Vinci

Biographie Léonard de Vinci

Léonard de Vinci (Lionardo di Ser Piero da Vinci) naît à Vinci, près de Florence, dans la nuit du 14 au 15 avril 1452. Il décède à Amboise le 2 mai 1519. Léonard de Vinci est l'icône de la peinture européenne et l'une des plus hautes figures de la Renaissance italienne.

La révolution léonardienne tient en quelques mots. Afin que ses figures possèdent, dans un espace infini constitué d'ombre et de lumière, la réalité de la vie, il apprit à leur donner, par l'invention d'une liberté graphique et picturale sans pareille, la nature du mouvement. Afin qu'elle sache traduire la vérité des apparences, il voulut faire de la peinture la science universelle du monde physique. Ce fut l'aurore de la modernité, dont la grandeur a surpassé, dans la conscience contemporaine, la noblesse de l'Antiquité.

Léonard de Vinci fut, à Florence, dès 1464, l'élève de l'un des plus grands sculpteurs du quinzième siècle : Andrea del Verrocchio. De Verrocchio, il apprit non seulement le caractère sculptural de la forme, mais encore le mouvement, principe du réel et fondement de tout récit, ainsi que le clair obscur, l'expression du drame par le jeu de l'ombre et de la lumière. Le "Christ et saint Thomas", bronze monumental fondu par Verrocchio pour l'église florentine d'Orsanmichele, fut son école. De cette conception profondément picturale de la sculpture, Léonard a tiré le premier fondement de son propre univers : l'idée que l'espace et la forme sont engendrés par la lumière et qu'ils n'ont d'autre réalité que celle de l'ombre et de la lumière. Les "Draperies" monochromes sur toile de lin, peintes d'après des reliefs de terre recouverts de draps imprégnés d'argile, semblables à ceux que Verrocchio conçut pour l'étude des figures d'Orsanmichele, sont nées de cette appréhension sans précédent de la matière spatiale.

Léonard de Vinci
Autoportrait de Léonard de Vinci


Le passage de la sculpture à la peinture, favorisé par l'intérêt que Léonard portait, au même moment, aux créations de l'atelier rival des Pollaiuolo comme à la nouveauté apportée à Florence par la peinture flamande - portrait de trois quarts et technique de l'huile –, s'accomplit dans l'"Annonciation", la "Madone à l'œillet" et le portrait de la "Ginevra de'Benci".

Autour de 1478, Léonard de Vinci trouve les voies d'un nouvel approfondissement de la leçon de Verrocchio. La forme n'étant qu'une illusion que le monde, dans sa perpétuelle mobilité, ne cesse d'arracher à elle-même, le peintre ne peut en saisir la vérité que par une liberté de l'esprit et de la main capable de nier la perfection de la forme. Cette négation, dans le dessin, est un assaut violent contre la forme, une juxtaposition immédiate d'états incompatibles qui ne laisse parfois rien subsister que le noir. Léonard nomme cette manière, née de la nécessité impérieuse de traduire le mouvement, « composition inculte » – componimento inculto. La "Madone au chat" ou la "Madone aux fruits" en sont les premières manifestations éclatantes.

La liberté du componimento inculto transfigure l'univers du peintre. Inhérente à cette liberté créatrice, se fait jour la tendance à l'inachèvement, destinée à devenir l'une des marques de la peinture de Léonard, dont le "Saint Jérôme" est le pathétique témoignage. Cette phase créatrice se prolonge à Milan, où Léonard s'établit vers 1482. Il y peint la "Vierge aux rochers", le "Musicien" et la "Belle Ferronnière".

Auprès de Ludovic Sforza, que l'on surnomme le More, régent du duché de Milan, Léonard se fait une spécialité du divertissement de cour. Il scénographie, à l'occasion des noces du jeune duc, Gian Galeazzo et d'Isabelle d'Aragon, sur un poème de Bernardo Bellincioni, une "Fête du Paradis" et invente des devises et des emblèmes. Il conçoit une colossale statue équestre à la mémoire de Francesco Sforza, fondateur de la dynastie, dont il modèle le cheval dans l'argile. Le More lui confie, au cours de la dernière décennie du siècle, la "Cène" du réfectoire des Dominicains de Milan, Santa Maria delle Grazie.

L'atelier de Léonard s'enrichit de deux brillants collaborateurs : Giovanantonio Boltraffio, peintre admirable et génie singulier, et Marco d'Oggiono. Ils développent, dans le sillage de la" Dame à l'hermine" et de la "Belle Ferronnière", un art somptueux du portrait de cour, qui rompt avec la tradition milanaise du pur profil, dont il ne conserve que les fonds noirs, au profit de la vitalité du trois quarts.

Le 6 septembre 1499, les armées de Louis XII de France prenaient possession de la cité de Milan d'où Ludovic Sforza venait de s'enfuir, et que Léonard de Vinci quitte à la fin de l'année. Léonard de retour à Florence en 1500, conçut la "Sainte Anne", le "Salvator Mundi" et le "Saint Jean Baptiste", figures tutélaires de la liberté florentine. À l'automne 1503, il avait également commencé le portrait de "Lisa del Giocondo". Piero Soderini, enfin, commanda à Léonard en 1503, puis à Michel-Ange en 1504, deux immenses peintures, la "Bataille d'Anghiari" et la "Bataille de Cascina", destinées à exalter, sur les parois de la salle du Conseil, deux célèbres victoires des Florentins sur les Milanais et les Pisans. Léonard abandonna le travail en cours d'exécution, laissant sur le mur un prodigieux fragment qui devait, comme le carton de son rival, nourrir l'imaginaire artistique avant de disparaître : la "Lutte pour l'étendard".

Retourné à Milan dès 1506, Léonard de Vinci descendit à Rome en 1513, au lendemain de l'élection du pape Léon X Médicis. La Rome de Léon X n'avait d'yeux que pour Michel-Ange et Raphaël. À l'automne 1516, Léonard partit pour la France. Le 10 octobre 1517, Louis, cardinal d'Aragon, petit-fils du roi Ferrante de Naples, de passage à Amboise, rendit visite à Léonard au château de Cloux, où François Ier logeait le vieux maître. Léonard montra au cardinal et à sa suite trois tableaux sur lesquels il avait travaillé pendant plus de dix ans et dont le roi de France devait être l'ultime destinataire : la "Sainte Anne", le portrait de "Lisa del Giocondo" et le "Saint Jean Baptiste".

Léonard de Vinci ne peignit qu'une quinzaine de tableaux, non pas, comme on le dit souvent, parce qu'il ne se serait intéressé qu'à la conception, ou à l'idée mais, au contraire, parce que l'exécution, prolongée à l'infini, portait chez lui toute la vérité de la science de la peinture. Si la modernité, dans la conscience de ce temps, commence avec Léonard, c'est qu'il sut, le premier et le seul, sans doute, donner à la peinture la présence effrayante de la vie. Terrible est l'art capable d'une telle création. Mais terrible également l'univers du génie de Vinci, livré à l'impermanence, à l'universelle destruction, à la pluie, au vent, à l'orage, à la nuit.

Expositions Léonard de Vinci (sélection)



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