Dès son enfance, Lee Miller sert de modèle à son père, photographe amateur averti, pour lequel elle pose souvent nue, ce qui lui donne une solide expérience qui lui servira ultérieurement dans sa vie professionnelle. Celle qui fut considérée comme l’une des femmes les plus belles de son époque, débute sa carrière à New York, en 1927, et devient le mannequin vedette de Vogue, grâce à Condé Nast, fondateur et directeur de la revue. Très rapidement, elle est la muse de nombreux photographes tels que Steichen, Man Ray, Horst P. Horst, Hoyningen-Huené... À cette époque, un mannequin comme Lee Miller qui pose en costume de bain, en ensemble de plage, ou en robe de sport, a aidé Hoyningen-Huené et ses confrères à exprimer en images la métamorphose de la femme asservie en femme libérée.
Lee Miller accepte également des commandes de portraits pour la Warner Brothers et pour des compagnies de théâtre et travaille pour Creative Art, dont le comité éditorial comprend à l’époque Alfred Stieglitz. Elle fait alors partie de la nouvelle vague des photographes de talent, et va bientôt gagner encore en notoriété grâce au galeriste Julien Levy qui présente, en janvier 1933, la première exposition personnelle de Lee Miller, dans sa galerie située 602 Madison Avenue. Julien Levy fait également sa promotion à l’occasion de la première projection, aux États-Unis, du film de Jean Cocteau Le Sang d’un poète, organisée en mai 1933 par la New York Film Society et dans lequel elle joue plusieurs rôles.