Jackson Pollock
Biographie Jackson Pollock
"Un critique a écrit que mes tableaux n'avaient ni commencement ni fin. Il ne l'entendait pas comme un compliment, or c'en était un. C'était même un beau compliment. Seulement il ne le savait pas". Jackson Pollock
Jackson Pollock, peintre américain surnommé Jack the Dripper, naît à Cody le 28 janvier 1912. Il décède à Springs le 11 août 1956. Sa peinture s'appelle "Action Painting" ou "peinture gestuelle".
En 1923, Jackson Pollock visite une réserve d'Indiens et y découvre d'extraordinaires motifs abstraits de l'art primitif des Indiens d'Amérique.
En 1927, Pollock qui n'a que 15 ans montre des premiers signes d'alcoolisme. L'art devient pour lui un moyen d'exprimer ses émotions et de libérer ses angoisses. Pendant cette année, il suit les cours de la High School de Riverside avec difficulté, il quitte d'ailleurs le collège en 1928. En septembre 1928, il s'inscrit à l'école des arts appliqués mais il en est renvoyé pour avoir critiqué l'enseignement qui y est dispensé dans un journal étudiant. Il obtient tout de même l'autorisation l'année suivante d'y suivre les cours de modelage et de modèle vivant.
En septembre 1930, il s'installe avec ses frères Franck et Charles à New York. Il s'inscrit à la Art Students League of New York pour suivre des cours du soir donnés par le peintre Thomas Hart Benton. Il rencontre José Clemente Orozco, peintre dont il a découvert le travail en Californie en juin de la même année, qui travaille avec Benton à la réalisation de fresques.
Durant les deux années qui suivent, il se réinscrit aux cours de Benton en classe de peinture murale, puis en modèle vivant et composition murale. Durant le printemps et l'été 1933, il continue à se former à la sculpture et travaille avec le tailleur de pierre Ahron Ben Shmuel.
A partir de 1935, Pollock bénéficie du soutien aux artistes lancé dans le cadre du New Deal de Franklin Roosevelt. Le Federal Art Project de la WPA rétribue des artistes qui effectuent des travaux de décoration d'édifices publics ou qui enseignent. D'abord admis dans la section "peinture murale", Pollock est exclu pour absentéisme en 1938. Il est réintégré dans la section "peinture de chevet" et il en bénéficie jusqu'en 1942.
En décembre 1937, il suit une cure de désintoxication et commence une thérapie, la première d'une longue série. Pollock se passionne pour l'art primitif.
En 1941, il expose ses premières oeuvres à la galerie "Mc Millen", puis à la galerie "Art of this Century" à Manhattan en 1943. Peggy Guggenheim, la propriétaire de cette galerie, le rémunère pendant quelques années en échange de peintures et de dessins.
Il se marie en 1945 avec Lee Krasner qui est elle aussi peintre.
Sépulture de Jackson Pollock - Auteur : Silanoc
Entre 1947 et 1951, il adopte le "drip painting" ou "dripping", technique picturale dans laquelle la couleur est égoutée de manière aléatoire sur une toile posée à même le sol. Les différentes couleurs se fondent simultanément les unes aux autres. Le "drip painting" se caractérise également par un style énergique, exhubérant, un rythme plastique et une gestuelle d'une beauté unique.
Jackson Pollock se tue en 1956 dans un accident de voiture, en compagnie de sa maîtresse et de l'amie de cette dernière.
A la fin des années 1990, Richard Taylor, un physicien américain passionné d'art analyse cinq oeuvres de Pollock et y décèle une structure
géométrique de type fractal. Très complexe à comprendre, cette notion est
étroitement liée à la théorie du chaos. Ainsi, lorsqu'on quadrille une toile de Pollock
et qu'on analyse chaque partie de cette toile, on constate que les différentes couleurs
sont présentes dans des proportions similaires pour chacune des parties et donc pour la toile toute entière.
"Regarder simplement un tableau donne du plaisir. C'est comme regarder des fleurs, on ne leur cherche pas un sens". Jackson Pollock
Expositions Jackson Pollock (sélection)
- 2008 : Jackson Pollock et le Chamanisme - Pinacothèque de Paris
- 1999 : Tate Gallery, Londres
Citations Jackson Pollock
"Quand je suis dans mon tableau, je ne suis pas conscient de ce que je fais. C'est
seulement après une espèce de temps de "prise de connaissance" que je vois ce que j'ai
voulu faire. Je n'ai pas peur d'effectuer des changements, de détruire l'image, etc. parce
qu'un tableau a sa vie propre. c'est seulement quand je perds le contact avec le tableau que
le résultat est chaotique. Autrement, il y a harmonie totale, échange facile, et le tableau est
réussi."
"Je reconnais que la peinture importante de ces dernières années a été faite en France.
Les peintres américains dans leur grande majorité, sont passés complètement à côté de la
peinture moderne. Aussi, le fait que beaucoup de bons peintres modernes européens soient
ici maintenant est très important, car ils apportent avec eux une certaine compréhension
des problèmes de la peinture moderne. Je suis particulièrement intéressé par leur concept
de l'inconscient comme source de l'art. Cette idée m'intéresse plus que les peintres eux-même,
car les deux artistes que j'admire le plus, Picasso et Miro, sont toujours à
l'étranger."
"J'ai l'intention de peindre de grands tableaux amovibles qui fonctionneront entre le
chevalet et la peinture murale. J'ai établi un précédent avec un grand tableau pour Miss
Peggy Guggenheim qui fut d'abord installé dans sa maison... Je pense que le tableau de
chevalet est une forme en voie de disparition et que la tendance moderne va vers le tableau
mural. Je pense que l'époque n'est pas encore mûre pour une transition totale du tableau de
chevalet au tableau mural. Les tableaux que je propose de peindre se situeront à mi-chemin
des deux formes, mais il donneront la direction de l'avenir sans en être encore
complètement."
"Nous sommes tous influencés par Freud. Je suis jungien depuis longtemps."
"A mon sens l'artiste moderne exprime son monde intérieur. En d'autres termes, il
traduit l'énergie, le mouvement et les autres forces qui l'habitent."
"Je ne travaille pas à partir de dessins ou d'esquisses en couleur. Je peins
directement. Je peins d'habitude sur le sol. J'aime travailler sur une grande toile.
Je me sens mieux, plus à l'aise dans un grand espace. Avec la toile sur le sol je
me sens plus proche d'un tableau, j'en fais d'avantage partie. De cette façon je
peux marcher tout autour, travailler à partir des quatre côtés, et être dans le
tableau comme les Indiens de l'Ouest qui travaillaient sur le sable. Parfois j'utilise
un pinceau mais très souvent je préfère utiliser bâton. Parfois, je verse la peinture
directement de la boîte..."