En 1957, Allan Kaprow invente et théorise le happening : "un art total", "un assemblage d’événements joués ou perçus en plusieurs temps et lieux [...], ses activités peuvent être inventées ou tout à fait ordinaires. Le happening se déroule selon un plan, mais sans répétition et avec le public. C’est de l’art mais qui paraît plus proche de la vie."
Il pose les règles de ces événements : "Quelque chose de spontané" qui soit aussi un jeu et un théâtre, qui puisse se dérouler en plusieurs épisodes et qui comporte une "signification symbolique".
Synthèse entre l’art d’assemblage et le psychodrame, il vise à la libération de la créativité de chaque individu. Le happening devient un événement auquel participe le spectateur, un événement théâtral, spontané et dépourvu d’intrigues. Une sorte d’irruption de l’expérience vraie dans l’expérience esthétique ainsi rendue problématique. C’est une démarche libératrice de toute contrainte, aussi bien artistique que sociale, souvent provocatrice et humoristique, qui séduit de nombreux artistes.
Concept resté flou à force de distension, il attire à la fois peintres, acteurs, danseurs et puise sa durable vitalité dans son ouverture constante à l’invention, au non-conformisme et à la surprise.
Le happening devient la technique d’expression de Fluxus. Des photographies ou des vidéos gardent la trace de ces événements.
Les artistes concernés sont notamment : Vito Acconci, James Lee Byars, Oyvind Fahlström, Tetsumi kudo, George Maciunas, Claes Oldenburg, Panamarenko, Wolf Vostell.