Biographies Artistes - Expositions - Galeries & Musées - Lexique

Francis Bacon

Biographie Francis Bacon

Francis Bacon, peintre irlandais, naît le 28 octobre 1909 à Dublin de parents anglais. Il décède le 28 avril 1992 à Madrid, à la suite d'une pneumonie déclenchée par la maladie asthmatique dont il souffre depuis l'enfance.

Enfant maladif, il est durement traité par son père et connaît une grave crise lorsqu’il révèle à sa famille son homosexualité. En 1925, alors qu'il n'a encore que 16 ans, il part s'installer à Londres en raison de la relation conflictuelle qu'il entretient avec son père. Il s'installe comme décorateur et designer.

Francis Bacon
Francis Bacon, Portrait de Jacques Dupin, 1990 - Collection du FNAC, dépôt au Musée de Picardie en 1992 © Hugo Maertens


A la suite de l'exposition de Pablo Picasso intitulée "Cent dessins par Picasso", à laquelle il assiste en 1927 à la galerie Rosenberg, Francis Bacon crée ses premiers dessins et aquarelles.

En 1933, Francis Bacon peint l'une de ses premières "Crucifixion", qui attire l'attention d'Herbert Read, historien d'art.

En 1943 Francis Bacon est réformé de l'armée. Il détruit une grande partie de ses créations antérieures à 1944, année où il crée l'oeuvre qui marque le véritable début de sa carrière, un triptyque intitulé "Trois études pour des personnages au pied d'une crucifixion." Pour créer cette oeuvre, Bacon s'inspire de la "Crucifixion" que Picasso peint en 1930.

Le travail de Bacon n’est réellement reconnu qu’après la Seconde Guerre mondiale : ses oeuvres provoquent des réactions extrêmes, souvent d’intense répulsion, tant elles sont violentes et expressives. Sa première exposition solo se déroule à la Hannover Gallery en 1949.

En 1962, la Tate Gallery de Londres organise une exposition de l'oeuvre de Francis Bacon.

Dans les années 1960, Bacon peint plusieurs triptyques emblématiques, dont Trois Figures dans une pièce en 1964. Après le suicide de son compagnon George Dyer en 1971, l’artiste réalise trois triptyques où il décrit de manière obsessionnelle la scène du drame. Il peint également de nombreux autoportraits.

Son thème de prédilection est la représentation du corps humain sous la forme de personnages écorchés, agités et déformés. Largement influencé par l’art classique, Francis Bacon bâtit une oeuvre violente et déchirante, triturant la figure humaine qu’il peint pourtant exclusivement, sans jamais chercher l’abstraction chère à son époque.

L'oeuvre de Eadweard Muybridge, une juxtaposition de photographies disséquant les mouvements d'êtres humains ou d'animaux, marque profondèment Francis Bacon.

Citations Francis Bacon (sélection)

"L'avenir de l'art se trouve peut-être dans les dossiers de la police et les journaux intimes. On est toujours friand des fantasmes d'autrui."

"Je suis sûr que chaque artiste se situe quelque part, travaille à partir d'un certain héritage et se trouve placé sur une certaine trajectoire. De même d'ailleurs qu'il s'ingénie à enfoncer avec obstination le même clou, mais cela est une autre histoire."

"Je crois que l'homme aujourd'hui réalise qu'il est un accident, que son existence est futile et qu'il a à jouer un jeu insensé."

"Il est fréquent que la tension soit complètement changée rien que de la façon dont va un coup de pinceau. Il engendre une forme autre que la forme que vous êtes en train de faire, voilà pourquoi les tableaux seront toujours des échecs soumis au hasard et à la chance, à l’accident, à l’inconscient. Il s’agit alors de l’accepter ou de le refuser. Une nouvelle vérité, insoutenable, surgit : nous sommes libres."

"Si quelque chose est fort, les gens pensent que c’est douloureux. En fait, je ne crois pas que mes tableaux aient quelque chose à voir avec la douleur. Mais ils n’ont surtout rien à voir avec la séduction. La réalité émeut, fascine, effraie, émerveille ou excite, mais elle ne séduit pas."

"Ma peinture est le reflet de ma vie."

"Je n'ai jamais su pourquoi mes peintures sont considérées comme horribles. J'ai toujours été marqué par l'horreur, mais je n'y pense jamais. Le plaisir est une chose si multiple . . . et l'horreur aussi."

"Si on peut le dire, pourquoi s'embêter à le peindre?"

"Mais j'ai envie de vous demander si vous ne croyez pas qu'en art on en est arrivé à un point où l'on a envie de sensations à l'état brut qui vous arrivent d'un coup, sans tout ce système de transmission plus ou moins sophistiqué qui fonctionne plus ou moins bien. Je suis un homme qui vit ce temps et ce monde. Je n'ai pas le choix et en plus je suis quelqu'un qui regarde beaucoup. Vous parlez de violence. Toute ma vie s'est passée dans un climat de violence"

"Je n'ai pas d'idée a priori. Je ne pense pas aux autres parce que je ne peux pas et parce que je n'ai pas idée des autres. Chaque système nerveux est différent. Je fais seulement de la peinture pour espérer m'exciter"

"J'essaie de me donner de l'excitation et aussi de faire une oeuvre aussi résistante que possible parce que j'aime les choses puissantes et résistantes. Je n'aime pas l'art qui soit très fragile"

"Les choses ne causent pas de choc tant qu'elles n'ont pas pris une forme mémorable. Sinon, c'est juste du sang qui éclabousse le mur. A force, si vous voyez la même chose deux ou trois fois, cela ne choque plus. Il faut que cela devienne une forme qui ait plus de force que du sang sur un mur. Alors les implications sont plus larges. Cela fait écho dans votre psyché, cela trouble le cycle vital individuel. Cela transforme votre atmosphère. Une grande partie de ce que l'on appelle de l'art, votre regard passe au travers. Cela peut être charmant ou joli, mais cela ne vous transforme pas"

"Eh bien, je n'ai jamais été le genre de personne qui peut se relâcher en aucun cas. Il m'est difficile de rester longtemps assis. Je n'ai jamais été capable de rester assis dans un siège confortable. Et si je me trouve là, même seul, je m'assieds à peine, ou je marche de-ci, de-là, ou ... il m'arrive de m'asseoir un peu si je lis, peut-être, mais, en général, je suis totalement non-relaxé. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai souffert toute ma vie d'une forte tension artérielle. Les gens disent: "relaxez-vous!" Qu'est-ce que ça signifie? Je ne comprends rien à cette histoire des gens qui relaxent leurs muscles et relaxent tout - moi je ne sais pas le faire. Alors ça n'est pas la peine de me parler de relaxation, parce que c'est quelque chose dont je n'ai pas l'expérience"

"Il n'y a quelque chose de voulu qu'à partir du moment où se manifeste une chose inconsciente sur quoi la volonté peut s'imposer"

"User de ces figures couchées sur un lit avec une seringue hypodermique, c'était une façon de clouer l'image plus fortement dans la réalité ou l'apparence. Je ne mets pas la seringue à cause de la drogue qu'elle injecte, mais parce que c'est moins stupide que de mettre un clou à travers le bras, ce qui serait encore plus mélodramatique. Je mets la seringue parce que je veux que la chair soit clouée sur le lit. Mais c'est, peut-être, quelque chose que je dépasserai tout à fait"

"Je fais des images, et à travers ces images je tente de piéger la réalité. Le problème avec le réalisme, en tout cas celui qui m'intéresse, c'est d'échapper à cette forme de réalisme primaire qui est purement illustratif. En art, il n'y a rien de plus ennuyeux que l'illustration. C'est à cela qu'il faut échapper. Il faut concentrer, ramasser au maximum la réalité. J'ai presque envie de dire qu'il faut arriver avec les images à ce que font les sténographes avec les mots, le signe en raccourci à la place de la phrase. La construction du tableau vient en travaillant. Je ne construis pas l'espace ou la scène, puis la figure. Je vais de l'un à l'autre. La structure du fond appelle telle position du corps ou réciproquement. C'est dans ce vaet- vient permanent que la force de l'un entraîne la force de l'autre. L'exigence vient du tableau. Je crois que je sais très vite si je vais l'accepter ou le détruire."

"Chaque forme que vous faites a une implication, donc quand vous peignez quelqu'un, vous savez que vous essayez évidemment, de vous rapprocher non seulement de son apparence mais aussi de la manière dont il vous a touché, chaque forme ayant une implication."

"Je ne décide pas que je vais faire un tableau dont le sujet serait la violence. Ce serait à mon point de vue gratuit et complaisant. De plus, je ne veux rien dire avec la peinture, et surtout pas faire de discours moralisateur. Il s'agit vraiment pour moi, quand j'affronte la peinture, de dresser un piège au moyen duquel je peux saisir un fait à son point le plus vivant"

"Je veux éviter à tout prix qu'en regardant mes tableaux, on pense que j'ai voulu raconter une histoire. Pour moi, la narration, cette fonction que l'on donne parfois au tableau, est une manière de tuer la peinture, un aveu d'impuissance. Isoler chaque figure, chaque comportement, c'est obliger celui qui regarde à ne saisir qu'une forme à la fois pour ce qu'elle est, rien d'autre."

"Quand on me dit que mes tableaux sont troublants, poignants ou choquants, je me demande toujours si la vie n'est pas plus troublante, poignante ou choquante. Je voudrais tellement arriver à attraper un instant de cette réalité-là, avec tout ce que cet instant contient de subjectivité, et l'enfermer dans un tableau! J'aime assez cette formule de réalisme subjectif en ce qui me concerne. Je pourrais aussi citer Van Gogh écrivant à Théo: 'Mon grand désir est d'apprendre à changer et à refaire la réalité. Je voudrais que mes toiles soient inexactes et irrégulières, qu'elles deviennent des mensonges, mais des mensonges qui soient plus que la vérité littérale'"

"Le monde moderne est plein de clichés photographiques qui vous assaillent, télévision, presse, affiche. En fait, bien qu'on l'ait dit, le rôle de la photo dans mon travail n'est pas si important. Je me sers d'une photo pour faire un portrait, ainsi je suis plus tranquille. Mais c'est très peu, juste pour démarrer, après j'enlève, je soustrais, je décante, j'efface et il ne reste plus grand-chose"

"Je suis bien certain que je rêve, mais je n'ai jamais de souvenirs de mes rêves. Il y a deux ou trois ans, j'ai eu un rêve très prenant, et j'ai essayé de le transcrire, en pensant que je pourrais m'en servir. Mais ce n'était qu'un paquet de non-sens. Quand le lendemain j'ai regardé ce que j'avais écris, cela n'avait aucune forme, il ne restait plus rien. Je ne me suis jamais servi de mes rêves dans mon travail. Tout ce qui se présente advient par accident, au coeur de la pratique concrète de la peinture. Quelque chose apparaît soudain, à quoi je peux m'accrocher"

"Voilà, je ne me suis jamais entendu ni avec ma mère ni avec mon père. Ils ne voulaient pas que je sois peintre; ils pensaient que j'étais simplement quelqu'un qui va à la dérive, – surtout ma mère. C'est seulement quand elle a commencé à se rendre compte que je gagnais de l'argent avec ça et ce fut très tard dans ma vie et pas si longtemps avant sa mort – que nous avons eu un contact et qu'elle a modifié son attitude; de plus, mon père était mort, et elle s'était remariée deux fois, et elle avait beaucoup changé. Mon père avait l'esprit très étroit. C'était un homme intelligent, qui jamais n'a développé le moins du monde son intelligence. Comme vous savez, il était entraîneur de chevaux de course. Et il ne faisait que se quereller avec les gens. Il n'avait vraiment pas d'amis du tout, parce qu'il se querellait avec tout le monde, à cause de ce grand entêtement qu'il avait"

"N'en concluez pas que je pense que je suis inspiré; je travaille, et ce que je fais, je peux en aimer l'aspect, mais je n'essaie pas de l'interpréter. Après tout, je n'essaie pas vraiment de dire quelque chose, j'essaie de faire quelque chose. Et quand j'ai commencé à peindre, je ne m'imaginais pas que quelqu'un pourrait acheter ce que je faisais. Je le faisais pour m'exciter moi-même, et j'ai toujours pensé qu'il me faudrait trouver une autre manière de gagner ma vie. Si bien que, quoique j'aie eu peu à peu assez de chance pour vendre mes tableaux et être à même de vivre de mon travail, j'ai l'impression d'avoir gardé la même indifférence à l'égard de ce que les gens en pensent."

"Je travaille pour moi, pour quoi d'autre est-ce que je travaillerais? Comment peut-on travailler pour un public? Qu'est-ce que vous pensez qu'un public puisse demander? Je n'ai personne à exciter que moi, et c'est pourquoi ça m'étonne toujours qu'il arrive que quelqu'un d'autre aime mon travail. Bien sûr, je crois que j'ai beaucoup de chance de pouvoir gagner ma vie grâce à quelque chose que j'essaie de faire en m'y absorbant vraiment, si c'est ça qui s'appelle chance"

Expositions Francis Bacon (sélection)



Tous droits réservés Ludovic Moreeuw - Contact : contactsite1a@orange.fr - Art contemporain
cookies