Victor Brauner
Je suis le rêve. Je suis l’inspiration
Article mis à jour le 06/07/20 00:41
Musée d'Art Moderne de Paris
Exposition du 18 septembre 2020 au 10 janvier 2021
Initialement prévue du 24 avril 2020 au 16 août 2020, l'exposition Victor Brauner aura lieu du 18 septembre 2020 au 10 janvier 2021, en raison de la crise sanitaire du coronavirus.
L'exposition Victor Brauner à Paris dévoile l'oeuvre de l'artiste roumain à travers de nombreux tableaux, sculptures et dessins. L'exposition Victor Brauner est à voir au Musée d'Art Moderne de Paris à partir du 18 septembre 2020. Le commissariat de l'exposition Victor Brauner au Musée d'Art Moderne de Paris est assurée par Sophie Krebs, Jeanne Brun et Camille Morando, commissaire scientifique.
Formé à l'Académie des Beaux-Arts de Bucarest, Victor Brauner fait partie des principaux artistes de l'avant-garde roumaine.
Electron libre, Brauner poursuit une introspection obsédante, à la fois ludique, onirique et troublante, usant des armes de l'ésotérisme, de la psychanalyse et du primitivisme et cultivant le dédoublement.
Le parcours de l'exposition Brauner met en valeur la diversité exceptionnelle de son travail et l'importance de son histoire personnelle dans ses œuvres.
Né en Roumanie en 1903, il oscille, à ses débuts, entre expressionnisme, constructivisme et dadaïsme jusqu'au glissement progressif vers une peinture surréaliste.
Traqué pendant la guerre en raison de ses origines juives, il continue de produire des œuvres à partir de matériaux de récupération. Après la guerre, l'artiste fait appel à d'autres influences mêlant primitivisme et psychanalyse.
L'exposition Victor Brauner suit un parcours chronologique qui permet de redécouvrir l'univers de l'artiste, complexe de par la richesse de ses sources et de l'intrication constante de sa biographie avec ses œuvres. Le parcours de l'exposition se décompose ainsi : une jeunesse roumaine (1920-1925) - Paris, la rencontre avec l'univers surréaliste (1925-1932) - L'aventure surréaliste (1933-1939) - « Les frontières noires » de la guerre (1939-1945) - Autour du Congloméros (1941-1945) - Après la guerre (1946-1948) - Au-delà du surréalisme (1949-1966).
Victor Brauner participe à l'effervescence artistique de Bucarest dans les années 1920, avant d'intégrer le mouvement surréaliste à Paris en 1933 et jusqu'en 1948, date de son exclusion du groupe. Victor Brauner est un familier des avant-gardes (expressionnisme, constructivisme et dada), dont la radicalité correspond à son caractère indépendant, jusqu'au glissement progressif vers une peinture surréaliste lors de ses séjours à Paris entre 1925 et 1938, date de son installation définitive. Dès son adhésion au surréalisme en 1933, Brauner participe alors aux manifestations du groupe autour d'André Breton.
La perte de son œil en 1938 fait de son Autoportrait, peint 7 ans auparavant, une œuvre prémonitoire : illustration des théories surréalistes, sa peinture revêt alors un caractère magique. La guerre va contraindre Victor Brauner, de par son statut de juif, sa situation irrégulière et son opposition à toute forme d'oppression fascistes et totalitaires, à entrer dans la clandestinité dans le sud de la France, ne pouvant émigrer aux États-Unis. Victor Brauner invoque alors les doctrines les plus secrètes (tarot, kabbale, alchimie, spiritisme) pour se protéger de la France occupée en se réfugiant dans ce monde de rêve où la réalité n'a pas cours donnant à ses œuvres une dimension mystérieuse. Paradoxalement, cette période de frayeur et de dénuement matériel est d'une grande richesse d'invention techniques (l'usage de la cire et de matériaux de récupération) et de formes.
La période de l'après-guerre est marquée par une traversée de styles due à sa liberté recouvrée, sans atténuer les angoisses et les tourments des évènements qui l'entourent. D'autres influences se font sentir, de la psychanalyse à la pensée sauvage, à travers des cycles, comme les Victor de la série Onomatomanie, les Rétractés, puis Mythologies et Fêtes des mères. Victor Brauner développe un langage inédit pour donner à voir non pas le réel, mais les ressorts invisibles du monde.