Bien que les panneaux d’Adam et Ève n’aient pas encore été restaurés, l’épaisse couche de vernis encrassé ne réussit pas à masquer la revolution optique de Van Eyck. Dans le rendu extrêmement réaliste des nus monumentaux, le peintre a recours à la force de la suggestion. En disposant Adam et Ève dans d’étroites niches, il donne au spectateur l’impression qu’il s’agit de sculptures. De surcroît, il renforce leur réalisme en peignant le pied d’Adam comme sortant du cadre. De cette manière, il fait la liaison entre l’espace du tableau et l’espace où se tient le spectateur.
Les paysages à l’arrière-plan occupent une place spéciale dans ces oeuvres. Jan van Eyck applique la nouvelle méthode de la perspective atmosphérique, qui crée l’illusion de la profondeur. Ce qui est proche est défini avec une grande acuité et ce qui se trouve au loin est flou. Cet effet de profondeur est renforcé par les différentes couches de couleur, qui se fondent délicatement les unes aux autres.
Suite du parcours de l'exposition : La Parole de Dieu - Architecture - La Sculpture peinte - L’Individu - Le Portrait divin
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