"Cette exposition est conçue par la Tate Gallery et par M. Brown, David Brown, et nous-mêmes pour présenter un Turner je dirais intime si on veut ou pour permettre aux visiteurs de rentrer dans l'intimité de sa création, notamment à travers son travail sur l'aquarelle. C'est un aquarelliste formidable, qui est reconnu d'ailleurs comme le prince des aquarellistes à cette époque par ses collègues anglais." Pierre Curie, conservateur du musée Jacquemart-André.
Initialement prévue du 13 mars 2020 au 20 juillet 2020, l'exposition Turner, peintures et aquarelles de la Tate, qui a été interrompue par la crise sanitaire du coronavirus, est prolongée jusqu'au 11 janvier 2021.
Le Musée Jacquemart-André organise à Paris une exposition consacrée à William Turner intitulée Turner, peintures et aquarelles de la Tate. L'exposition Turner est à voir à Paris à partir du printemps 2020.
William Turner (1775-1851), peintre et aquarelliste anglais, fut sans aucun doute la figure la plus importante de l'âge d'or de l'aquarelle anglaise. Dès ses débuts, Turner se révèle être un aquarelliste particulièrement talentueux. Il expose très jeune à la Royal Academy et rivalise avec les plus grands de ses contemporains tant peintres qu'aquarellistes. Utilisant les effets de la transparence et de la lumière sur les paysages d'Angleterre ou sur les lagunes de Venise, Turner suscita l'admiration de ses contemporains. Dépassant la tradition par la dilution des formes dans la lumière, William Turner est souvent perçu comme l'inspirateur de l'impressionnisme, voire de l'abstraction dans le domaine pictural. Aujourd'hui encore ses oeuvres continuent d'impressionner et d'émouvoir la foule de ses admirateurs.
L'exposition Turner, peintures et aquarelles de la Tate a été rendue possible grâce à l'aimable collaboration de la Tate Britain de Londres. Grâce aux prêts exceptionnels provenant de ce musée d'art britannique, qui abrite la plus importante collection d'oeuvres de William Turner au monde, l'exposition parisienne est en mesure de dévoiler au public une soixantaine d'aquarelles ainsi qu'une dizaine de peintures à l'huile. Certaines de ces oeuvres n'ont jamais encore été exposées en France.
En plus des oeuvres qu'il destinait à la vente, Turner avait l'habitude de garder pour lui-même, dans son atelier et dans son habitation, une importante collection d'oeuvres. De facture plus expérimentale et également plus expressive, ces esquisses se révèlent plus proches de sa vraie nature que celles que l'artiste destine au public.
Suite au décès de William Turner, la nation britannique hérite de nombreuses peintures à l'huile, des études inachevées, des ébauches et des milliers d'œuvres sur papier : aquarelles, carnets de croquis et dessins. Ses toiles sont réparties entre la Tate (essentiellement) et la National Gallery avec tous les autres grands chefs d'oeuvre de l'histoire de la peinture européenne. C'est là, plus encore qu'à la cathédrale Saint Paul, où sa dépouille repose, que Turner siège en majesté au panthéon de la peinture.
John Ruskin, qui fut le premier écrivain à étudier l'ensemble de ce legs, nota que Turner avait produit la plupart de ces œuvres "pour son propre plaisir".
L'exposition Turner, peintures et aquarelles de la Tate dévoile une partie de ce fonds intime qui offre des perspectives uniques sur l'esprit, la pratique privée et l'imagination de William Turner.
Le commissariat de l'exposition Turner au Musée Jacquemart-André de Paris est assuré par David Blayney Brown et par Pierre Curie.