Au printemps 1960, Picasso examine des plaques de cuivre qu'il avait gravées plus ou moins récemment et qui n'avaient pas encore été tirées. En accord avec son marchand, Daniel-Henry Kahnweiler, le tirage devait être de soixante épreuves (cinquante pour la vente et dix épreuves d'artiste). Quelques tirages achevés par Frélaut sont signés en 1961.
Si la « caisse à remords » est composée presque exclusivement de gravures sur cuivre faites à l'eau-forte, Picasso est aussi capable d'aborder l'ensemble des techniques : « le plus noble, le plus riche est l'eau-forte, sans doute. Il fallait donc enrichir la lithographie au moyen de la technique de l'eau-forte. La gravure sur bois ou sur linoléum est la plus artisanale, la moins raffinée. » Picasso ne veut pas « faire œuvre d'art », il ressent uniquement le besoin d'exprimer les peines et les joies de sa vie, en utilisant une technique propre à chaque moment.