Léon Spilliaert (1881-1946). Lumière et solitude
Article mis à jour le 15/07/20 00:51
Musée d'Orsay, Paris
Exposition du 13 octobre 2020 au 10 janvier 2021
Initialement prévue du 15 juin 2020 au 13 septembre 2020, l'exposition Léon Spilliaert (1881-1946). Lumière et solitude aura lieu du 13 octobre 2020 au 10 janvier 2021, en raison de la crise sanitaire du coronavirus.
Le musée d'Orsay consacre une exposition au peintre belge Léon Spilliaert. Intitulée "Léon Spilliaert (1881-1946). Lumière et solitude". L'exposition Spilliaert est à voir à Paris à partir du 13 octobre 2020.
Léon Spilliaert naît à Ostende le 28 juillet 1881. Artiste inclassable, il produit des oeuvres surprenantes voire déroutantes. Léon Spilliaert puise son inspiration non seulement chez les peintres James Ensor et Odilon Redon mais également chez les écrivains Maurice Maeterlinck et d'Emile Verhaeren. L'exposition "Léon Spilliaert (1881-1946). Lumière et solitude" au musée d'Orsay dévoile les oeuvres les plus radicales du peintre, se focalisant sur la période des années 1896 à 1919, la période la plus intense de l'artiste. Le commissariat de l'exposition est assuré par Leïla Jarbouai et Anne Adriaens-Pannier.
Léon Spilliaert (1881-1946). Autoportrait. Etats-Unis, New-York (NY), The Metropolitan Museum of Art ©The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMN-Grand Palais / image of the MMA
Depuis la rétrospective du centenaire de la naissance de l'artiste, organisée aux Galeries Nationales du Grand Palais il y a presque quarante ans et une présentation de ses autoportraits en 2007 au musée d'Orsay, Léon Spilliaert n'a pas bénéficié en France d'une exposition montrant l'essentiel de son œuvre. L'exposition se concentrera sur les années les plus intenses de la création de Spilliaert, entre 1896 et 1919 et déclinera un nombre limité de thèmes, à partir d'ensembles constituant des variations à partir d'un même sujet ou d'une même problématique plastique. Il ne s'agit pas d'une rétrospective monographique qui voudrait aborder tous les aspects, variés et inégaux, de l'œuvre de Spilliaert, mais d'une exposition qui vise à faire pénétrer le visiteur-regardeur dans l'atmosphère intense et si particulière de l'artiste, fondée sur quelques leitmotive très personnels et obsessionnels. Entre interrogations métaphysiques et culture flamande, Spilliaert crée des œuvres inclassables, qui tissent des liens avec le symbolisme et l'expressionnisme contemporains, et semblent annoncer, dans ses paysages les plus radicaux, simplifiés à l'extrême, l'abstraction géométrique et le minimalisme. Quasiment autodidacte, formé au contact de la collection du libraire bruxellois Edmond Deman, inspiré par la littérature de ses contemporains et amis Emile Verhaeren et Maurice Maeterlinck, Spilliaert dessine et peint à l'encre des figures fantomatiques, désincarnées et solitaires et des visages- masques aux yeux hagards et hallucinés qui évoquent parfois l'univers d'un Edvard Munch.
Comme d'autres artistes du tournant du siècle, et pour reprendre le titre d'un pastel de Lévy-Dhurmer conservé au musée d'Orsay, Spilliaert est un « explorateur perdu », explorateur de l'inconscient et des angoisses existentielles de l'individu au moment où les sciences humaines se développent pour avancer dans la compréhension de la psyché. Dans son œuvre, réalisé presque exclusivement sur papier, il mélange différentes techniques graphiques, craie, gouache, aquarelle, fusain, crayons, pastel et encre de Chine, son matériau de prédilection dont il explore la souplesse, la liquidité, la noirceur pour traduire son monde intérieur ancré dans une ville particulière, Ostende, où il a passé l'essentiel de sa vie. Cette cité portuaire du plat pays, baignée par les vents et le flux et le reflux de la mer du Nord, où s'affrontent l'architecture rectiligne des digues et des brises-lames, et l'infinie variation des éléments, est, en effet, l'un des principaux personnages de son œuvre qui y puise une part de sa puissance d'évocation et de sa dramaturgie.
L'exposition "Léon Spilliaert (1881-1946). Lumière et solitude" au musée d'Orsay, centrée sur les œuvres les plus radicales et originales de Spilliaert, se déroulera en plusieurs temps, organisés par séries chrono-thématique où les œuvres seront rassemblées suivant leurs rapports plastiques. Elle débutera et se terminera par l'évocation des liens profonds de l'artiste avec la littérature et réunira de magnifiques ensembles d'intérieurs, d'autoportraits, de paysages et de figures. Elle montrera la variété des pratiques plastiques de l'artiste, usant du papier et de l'encre sur des formats très variés : il dessine sur des livres, pratique la lithographie, réalise des pastels très picturaux, et, au sein d'une production à la gamme de couleurs restreinte, il multiplie les nuances subtiles de noirs d'où émerge la lumière.
Léon Spilliaert(1881-1946). Les dominos, 1913. Encre de Chine, lavis, pinceau, gouache et pastel et craie noire sur carton. Paris, musée d'Orsay ©Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Autour des quatre chef d'œuvre de l'artiste conservés dans les collections du musée d'Orsay (deux paysages nocturnes d'Ostende, des figures de Carnaval et un saisissant autoportrait), l'exposition Spilliaert réunira environ 90 œuvres, issues de collections particulières et de collections de musées belges et états-uniens.