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Van Eyck in Bruges

Article mis à jour le 11/03/20 16:25

Groeningemuseum - Musée Groeninge, Bruges

Exposition du 12 mars 2020 au 12 juillet 2020

Infomations Covid-19 (Coronavirus) : L’exposition est fermée jusqu’au 3 avril.

Le Groeningemuseum consacre une exposition à Jan van Eyck. L'exposition Van Eyck est à voir à Bruges à partir du 12 mars 2020. L'exposition Jan van Eyck à Bruges est organisée autour de deux oeuvres du peintre : le "Portrait de Margareta van Eyck" et la "La Vierge au Chanoine Joris van der Paele". En ce début d'année 2020, une autre exposition est conscarée à Jan van Eyck, au Musée des Beaux-Arts de Gand. Il s'agit de l'exposition Van Eyck. Une Révolution optique.

Peu après 1430, Jan van Eyck – peintre de cour du duc de Bourgogne – vint s’installer à Bruges. C’est dans cette véritable métropole d’alors, grouillante d’activités tant sur le plan économique que culturel, qu’il établit son atelier et peignit – jusqu’à sa mort en 1441 – toutes les œuvres qui nous sont parvenues à ce jour. De très bonnes raisons donc pour consacrer à ce grand peintre et à sa ville d’adoption une exposition intitulée : Jan van Eyck in Bruges.

Deux chefs-d’œuvre de Jan van Eyck sont encore actuellement conservés à Bruges et occuperont une place centrale dans cette exposition. Il s’agit de ‘La Vierge au chanoine Joris van der Paele’, magistralement exécutée entre 1434 et 1436, et du ‘Portrait de Margaretha van Eyck’, datant de 1439. Ces deux pièces de collection exceptionnelles permettent d’illustrer de nombreux aspects de la vie et du travail de Jan van Eyck.



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Exposition Van Eyck in Bruges (c) Inge Kinnet i.o.v. Musea Brugge


‘La Vierge au chanoine Joris van der Paele’ est, après ‘l’Agneau Mystique’, la plus grande peinture de Jan van Eyck qui a été conservée. Sur base de différentes sources historiques, l’exposition nous explique quelle était la fonction d’origine de cette œuvre et, grâce à de la recherche technique effectuée sur les matériaux, son processus de création, tout en s’attardant au passage sur le personnage du commanditaire et sa motivation.

Jan van Eyck a peint ce tableau à partir de 1434 sur ordre de Joris van der Paele, chanoine de l’église collégiale Saint-Donatien de Bruges. Cette œuvre n’a pas été commandée indépendamment, mais dans le cadre d’une fondation du chanoine destinée à sa commémoration posthume. Cette fondation veillera ensuite à ce que des messes soient célébrées en la mémoire de Van der Paele et à ce que le chefd’œuvre de Van Eyck lui serve d’épitaphe.

La question se pose : comment Van der Paele parvint-il à réunir les fonds pour financer une telle fondation et, qui plus est, pour commander auprès du peintre attitré du richissime duc de Bourgogne un retable aussi prestigieux ? De nouvelles recherches, dont les résultats seront pour la première fois rendus publics, ont permis de retracer l’impressionnant parcours clérical d’un Flamand que l’ambition a mené jusqu’à la cour pontificale à Rome, où il travailla longtemps sans jamais omettre de servir aussi ses propres intérêts.

L’œuvre livrée par Jan van Eyck fit déjà sensation à l’époque, car elle illustrait, tant sur le plan artistique que conceptuel, tout le talent innovateur de l’artiste peintre ! En se basant sur un schéma de composition traditionnellement réservé aux épitaphes, le tableau se développe ensuite en un tissu d’éléments narratifs symboliques, successivement ajoutés dans le but de visualiser clairement l’essence même des expectatives du donneur d’ordre. Cette exposition s’attarde tant sur la globalité que sur les détails de l’œuvre, conviant ainsi les visiteurs à prendre le temps de la découvrir, de l’admirer et de la comprendre sous toutes ses facettes.

La façon dont Van Eyck et ses collaborateurs ont exécuté leur travail est intrinsèquement liée aux intentions conceptuelles et aux objectifs de communication poursuivis. Grâce à de nouvelles technologies de pointe, il est devenu possible aujourd’hui d’observer l’artiste en train de peindre. Des recherches effectuées sur les matériaux ont permis de mettre en lumière le processus créatif de Van Eyck, par exemple en examinant son utilisation des pigments ou encore en analysant en détail ses esquisses et dessins sous-jacents. Ces recherches spécifiques ont été intégrées et expliquées dans le parcours de l’exposition afin d’informer le visiteur sur la technique de peinture et le développement créatif de Van Eyck.

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Exposition Van Eyck in Bruges (c) Inge Kinnet i.o.v. Musea Brugge


La deuxième œuvre centrale de cette exposition, le ‘Portrait de Margareta van Eyck’, date de 1439. C’est pour la première fois dans l’histoire de l’art européenne – voire mondiale-, qu’un peintre a exécuté le portrait de son épouse. Alors que les portraits étaient jusqu’alors exclusivement réservés aux familles royales et régnantes, Jan van Eyck a créé la surprise en prenant sa propre femme comme sujet. La fonction précise de ce portrait n’a pas pu être déterminée, mais il est néanmoins certain qu’il n’était pas destiné à être exposé dans un musée. La logique porterait à penser qu’il aurait pendu dans le salon de l’artiste, si ce n’est que l’arrière du panneau est également peint et qu’une inscription en latin s’adresse à un certain public. L’exposition emmène le visiteur à la recherche de la destination d’origine de la peinture, lui montrant aussi comment l’œuvre a été réalisée.

Ce portrait de Margareta van Eyck éclaire sur le personnage, en lien avec d’autres aspects historiques comme la maison de Van Eyck à Bruges, son atelier et son statut social. Des études récentes ont fourni de nouveaux éléments, qui sont exposés en détail ici et permettent de mieux appréhender le parcours professionnel de Van Eyck à Bruges.

Plus particulièrement, le rôle joué par Margareta van Eyck après le décès de son époux constitue un thème de l’exposition.



C’est avec une acquisition récente du Groeningemuseum, l’œuvre d’un imitateur ou d’un collaborateur de Van Eyck, peinte aux environs de 1450, que l’exposition se termine. Sur cette huile sur bois est représentée une Vierge Marie à l’enfant Jésus, qui a servi de modèle pour plusieurs peintures de Van Eyck et donc aussi pour ce panneau brugeois. Par contre, le paysage à l’arrière-plan fait penser à un artiste allemand, tandis que d’autres éléments semblent eux aussi sortis du répertoire des contemporains de Van Eyck. Les dessins préparatoires sous-jacents, qui sont montrés pour la première fois ici, confirment que ce peintre anonyme gravitait dans l’entourage de Van Eyck et qu’il maîtrisait suffisamment le style de ce dernier que pour l’imiter dans son propre travail. Ce qui permet de supposer qu’il exerça pendant un certain temps son métier aux côtés des collaborateurs de Van Eyck, entre-temps décédé.

L’exposition ‘Van Eyck à Bruges’ n’est pas conçue comme une rétrospective de l’œuvre de Jan van Eyck, à l’encontre de celles qui ont déjà eu lieu à Bruges en 2002 et en 2010 (dans le cadre d’une série d’expositions rétrospectives à l’échelon européen) et de celle qui se déroule actuellement à Gand. Cette exposition se consacre cette fois au parcours de vie d’un des plus grands peintres de l’histoire de l’art européenne, qui est retracé ici à partir de deux de ces œuvres les plus importantes.

L’exposition est le fruit d’une collaboration entre Musea Brugge, le Centre de recherche flamand sur l‘art dans les Pays-Bas bourguignons (Vlaams onderzoekscentrum voor de kunst voor de Bourgondische Nederlanden), le Service des Archives de la Ville de Bruges (Stadsarchief Brugge), le Service fédéral des Archives à Bruges (Rijksarchief Brugge) et la section Histoire de l’Université de Gand (Universiteit Gent).



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