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Fragonard amoureux

Musée du Luxembourg, Paris

Exposition du 16 septembre 2015 - 24 janvier 2016

exposition Fragonard Paris
Fragonard, L'Inspiration, 1769, Musée du Louvre (autoportrait de Jean-Honoré Fragonard).


L’exposition Fragonard amoureux réunit des oeuvres prestigieuses de l'artiste et de quelques uns de ses émules ou de ses inspirateurs.

Jean-Honoré Nicolas Fragonard est l’un des principaux peintres français du XVIIIe siècle. Après quelques années d’apprentissage chez Chardin et Boucher, il remporte, en 1752, le Grand prix de l’Académie royale de Peinture puis achève sa formation en Italie. En 1765, de retour à Paris, il entre à l’Académie. Il devient ensuite très vite le peintre «à la mode», ses toiles galantes obtenant le plus grand succès auprès des élites parisiennes.

Si le XVIIIe siècle est le siècle de la séduction et de l’intrigue amoureuse, Fragonard en est sans doute le principal illustrateur. L’inspiration amoureuse parcourt l’oeuvre du «divin Frago», en écho avec son époque. Celle-ci accompagnera les derniers feux de la galanterie pour emprunter ensuite les voies diverses de la polissonnerie et du libertinage ou de l’amour sincère et moralisé. Une articulation délicate entre sensualité et sentiment.

L’exposition réunit des oeuvres prestigieuses de Fragonard et de quelques uns de ses émules ou de ses inspirateurs, dans un parcours organisé selon des thèmes précis, montrant l’évolution de son travail, au fil de sa carrière :

- le berger galant : les premières «bergeries» de Fragonard, issues de la grande tradition galante du XVIIe siècle et de l’influence de son maître François Boucher, apportent un souffle nouveau teinté de sensualité et de dérision.

- les Amours des dieux : les premières peintures mythologiques de Fragonard prolongent la sophistication de Boucher mais avec un frémissement sensuel accentué. Il remodèle profondément le genre.

- Eros rustique : son voyage d’Italie et l’étude attentive des maîtres flamands apportent à l’art de Fragonard une saveur charnelle où l’extraordinaire virtuosité de l’artiste sert le nouvel élan de son inspiration. Les scènes campagnardes sont alors stimulées par l’assimilation conjointe des peintures rustiques de Castiglione et des caravagesques, de Jordaens et des paysagistes hollandais.

- Les Contes de La Fontaine et les illustrations littéraires : à son retour à Paris en 1761, Fragonard découvre un monde de l’édition en grande vitalité favorisant les entreprises littéraires avec des illustrations de haute qualité. Il conçoit alors ses propres illustrations des Contes érotiques de La Fontaine, qui vont l’occuper plusieurs décennies.

- Fragonard et Baudouin, l’esprit libertin : dans les années 1760, le peintre Pierre-Antoine Baudouin (1723-1769) connaît un prodigieux succès en produisant de nombreuses petites peintures à la gouache libertines souvent diffusées par la gravure et déjouant la censure. Fragonard est visiblement très intéressé par l’audace de son confrère, qui va l’inspirer.

- Fragonard et l’imagerie libertine : à la fin des années 1760, Fragonard engage lui aussi une entreprise d’imagier de cette inspiration polissonne alors stimulée par de nombreux romans, parfois subversifs, tels que Thérèse philosophe. Ses illustrations se libèrent au point de créer de véritables chefs-d’oeuvre, longtemps demeurés secrets.

- la lecture galante : la liseuse, la lettre d’amour, autant de sujets que l’on retrouve dans l’oeuvre de Fragonard. - le renouveau de la fête galante : parallèlement à cette inspiration polissonne et incidemment subversive, Fragonard propose un renouvellement personnel et poétique de l’univers de la fête galante, hérité de Watteau.

- l’Amour moralisé : Fragonard entama un revirement complet de son inspiration érotique qui aboutit à la conclusion moralisatrice du triptyque composé en parallèle du Verrou, de l’Armoire et du Contrat.

- les illustrations du Roland furieux : vers la fin des années 1770, la série de dessins pour l’Orlando Furioso, nouveau projet d’illustration demeuré avorté alors que Les Contes de La Fontaine connaîtront une publication tardive, est une brillante synthèse de l’esprit frénétique et sentimental de Fragonard, de sa réflexion sur la représentation du sentiment amoureux exacerbé.

- les allégories amoureuses : la représentation du sentiment amoureux évolue dans la psyché collective avec des monuments littéraires tels que la Nouvelle Héloïse de Rousseau. Fragonard produit alors certaines de ses allégories amoureuses néoclassiques les plus subtiles et imprégnées d’un véritable mystère sacré.

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