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D'Alésia à Rome

L'aventure archéologique de Napoléon III

Article mis à jour le 04/07/20 00:09

Musée d'Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye

Exposition du 19 septembre 2020 au 3 janvier 2021

"L’exposition « D’Alésia à Rome. L’aventure archéologique de Napoléon III » vise à illustrer cette période charnière durant laquelle s’est forgée, en France, la discipline archéologique sous les auspices d’un projet politique. En évoquant les fouilles emblématiques d’Alésia et du Palatin, pour lesquels les témoignages conservés dans les collections nationales sont aussi abondants que peu connus du public français, l’exposition offre un regard renouvelé, non dénué d’émotion, sur la documentation de ces fouilles, leur produit et leur diffusion." L’émergence d’une discipline scientifique par Corinne Jouys Barbelin, Daniel Roger et Anissa Yelles. Extrait du catalogue de l'exposition D'Alésia à Rome, l'aventure archéologique de Napoléon III.



exposition D’Alésia à Rome
Portrait féminin, 70-100 apr. J.-C. Rome, Palatin, Horti Farnesiani (fouilles de Pietro Rosa, 1865). Marbre blanc, H. 31 ; l. 27 ; pr. 26,5 cm. Paris, Musée du Louvre, Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines © Rmn-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski


Le Musée d'Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye présente l'exposition D'Alésia à Rome, l'aventure archéologique de Napoléon III.

Les fouilles archéologiques entreprises à l'instigation de Napoléon III adoptent une démarche bien différente de celles menées par les « antiquaires » du siècle précédent. Très liées à la personne de l'empereur, elles constituent une véritable épopée archéologique à l'échelle de l'Europe et du bassin méditerranéen, en Grèce, en Italie ou en Orient.

L'impulsion est donnée depuis la France par la rédaction de l'Histoire de Jules César. Napoléon III entend marcher sur les traces du conquérant romain et la Commission de Topographie des Gaules, ou CTG, est officiellement investie le 17 juillet 1858. Elle entreprend, ou subventionne, jusqu'en 1879 des travaux nombreux pour identifier les sites archéologiques sur le terrain. Sous la direction de Félicien Caignart de Saulcy (1807-1880), la CTG tisse un vaste réseau de correspondants présents dans tous les départements, en s'appuyant sur les sociétés savantes. Militaires, archivistes, enseignants, hommes d'Église et autres notables, sont ainsi mobilisés pour collecter informations et objets, et les envoyer au ministère de l'Instruction publique selon une méthodologie clairement établie.

Peu de temps après, en 1861, Napoléon III acquiert les Jardins Farnèse sur la colline du Palatin à Rome : symboliquement, il devient propriétaire de ce que l'on nomme durant le Risorgimento « les Palais des Césars » et engage les fouilles archéologiques que conduit Pietro Rosa (1810-1891). En France comme en Italie, relevés, photographies, rapports, estampages sont les témoins (aujourd'hui dispersés) d'une activité intense qui jette les bases d'une archéologie scientifique.

Jules César en buste
Jean-Léon Gérôme (1824-1904), Jules César en buste. Huile sur papier marouflé sur toile, H. 26,6 ; l. 19,7 cm. S.b.g. et dédicacé : « à mr. Pietri / J. L. GEROME ». Musée national du château de Compiègne © Rmn-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Jean-Gilles Berizzi


L'exposition a pour objectif de retracer l'histoire de collections aujourd'hui dispersée dans des institutions de natures diverses (bibliothèques, musées, fonds privés et écoles d'art). En réunissant ce corpus, elle espère retracer le déroulement des fouilles que Napoléon III entreprend dans les pas des Césars, tout en proposant une nouvelle approche qui questionne le rôle de la photographie et des méthodes d'enregistrement dans ce programme archéologique. Il s'agira d'identifier les différents acteurs (archéologues, historiens, photographes, cartographes, Napoléon III), émetteurs et récepteurs de cette archéologie de l'image, qui ont indéniablement participé à la politique culturelle pratiquée durant cette période de recherches en France et en Italie.

Les archives conservées en France qui se rapportent aux fouilles menées par la CTG et celles des Jardins Farnèse sous Napoléon III restent à ce jour inconnues du grand public. Et pour cause, aucune rétrospective n'a permis de mettre en lumière cette épopée archéologique. En plus de voir des albums déposés au nom de l'empereur dans diverses institutions nationales, des photographies grand format présentées à l'Institut de France et des albums touristiques vendus in situ, le visiteur pourra découvrir des objets issus des fouilles d'Alise-Sainte-Reine et des Jardins Farnèse, conservés au musée d'Archéologie nationale ou au musée du Louvre, ainsi que les toiles exécutées par le peintre Joseph-Fortuné-Séraphin Layraud, le seul artiste-peintre français identifié à avoir assisté au dégagement de la maison de Livie (1869), et les relevés d'Arthur Dussert.

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