Archipel
Fonds de dotation Jean-Jacques Lebel
Article mis à jour le 15/08/20 17:19
Musée d'arts de Nantes
Exposition du 17 juillet 2020 au 18 octobre 2020
Le Musée d'arts de Nantes présente "Archipel, Fonds de dotation Jean-Jacques Lebel", une exposition à voir du 17 juillet 2020 au 18 octobre 2020.
Le Fonds de dotation Jean-Jacques Lebel, créé en 2013, est un ensemble unique en son genre, construit depuis les années 1950. Fruit de dons d'artistes, d'échanges avec des créateurs amis, de choix de Jean-Jacques Lebel, il est aujourd'hui composé de plus de 1 000 œuvres. Après Itinéraires, un accrochage présenté à l'occasion de sa réouverture (juin 2017-janvier 2018), le Musée d'arts poursuit son dialogue avec Jean-Jacques Lebel et les œuvres du fonds. L'exposition Archipel présente ainsi une sélection de plus de 200 œuvres de différentes époques, en provenance de tous les continents. Leur mise en dialogue propose une vision du monde, une histoire des regards, des révoltes, des passions, des utopies d'hier et d'aujourd'hui.
L'exposition Archipel présentée dans le Patio du musée s'articule de manière à opérer des dialogues entre les œuvres, mêlant les époques et restituant la polysémie propre au Fonds de dotation. Elle s'organise autour d'un geste spatial au cœur du Patio, répondant à son volume et à sa lumière : une structure échafaudée proposant une vision en construction, en devenir, soutenant et confrontant les œuvres de différentes époques et différents continents, mises en résonance.
En écho, les galeries latérales du Patio et la salle 25 au premier étage proposent, à travers un ensemble d'espaces resserrés, des moments de rencontre plus intimes, mettant en avant des écrivains qui furent aussi des plasticiens tels Guillaume Apollinaire et Victor Hugo ; mais aussi des esprits rebelles, dégagés de toutes spécialité, de Dada à la Beat Generation, de Fluxus à Polyphonix ; des artistes qui firent l'expérience d'états-limites comme Henri Michaux ou Antonin Artaud.
L'exposition Archipel au Musée d'arts de Nantes fait la part belle aux artistes qui questionnent les normes politiques, sociales et culturelles, notamment à travers la représentation du désir et de la sexualité. Archipel porte la mémoire des révolutions, des luttes, en particulier de la Commune, et elle rend hommage à tous ceux qui tentèrent d'inventer d'autres conditions d'existence, qui transformèrent et élargirent nos regards sur le monde, sur les choses, sur l'art tels André Breton, Victor Brauner...
Face à ces ensembles, l'exposition donne à voir des œuvres délaissées par le marché de l'art et/ou reléguées aux soi-disant marges du monde muséal.
Cet ensemble est une entité nomade et autonome, un laboratoire des arts individuels et collectifs, un carrefour des amitiés, des recherches, des disciplines et des médiums. C'est un tout cohérent, sans hiérarchie, pluridisciplinaire, ouvert et en devenir.
Dans le fonds il y a des phares, Marcel Duchamp, Antonin Artaud, Francis Picabia, Victor Hugo dessinateur, tous représentés par des œuvres majeures qui sont autant de jalons de nos histoires de l'art. Mais le fonds invente ses trajectoires et ses circulations propres. Rendant toute leur force subversive aux chefs-d'œuvre, l'exposition Archipel met à mal les classifications généralement admises par la confrontation avec des objets d'usage, des objets d'affection, ou des œuvres injustement méconnues, telles celles de Gherasim Luca ou d'Isabelle Walberg.
L'exposition rend compte de la force du fonds au sein duquel les visibles font apparaître les invisibles. Elle propose de partager et d'expérimenter ce que le fonds a de plus cher, écrire des géographies spatiales et mentales, de nouvelles histoires d'hier et d'aujourd'hui.
Parmi les artistes présentés figurent Camilla Adami, Guillaume Apollinaire, Antonin Artaud, Kader Attia, André Breton, Marcel Duchamp, etc. L'exposition Archipel présente également des œuvres sans auteurs identifiés, venant d'Europe, d'Afrique et d'Océanie.