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Agnès Varda. Correspondances

Article mis à jour le 12/08/20 14:28

Palais idéal du Facteur Cheval, Hauterives

Exposition du 15 février au 2020 au 6 septembre 2020

Le Palais idéal du Facteur Cheval à Hauterives accueille une exposition temporaire intitulée "Agnès Varda. Correspondances". Agnès Varda a toujours été attachée à l'œuvre du Facteur Cheval et a visité son Palais Idéal à de nombreuses reprises depuis les années 50.



Très attachée au Palais idéal du facteur Cheval, qu'elle visite pour la première fois en 1956, Agnès Varda donne dans son œuvre cinématographique et documentaire une place privilégiée aux facteurs-postiers, qu'elle décrivait comme "les complices du destin".

L'exposition Agnès Varda Correspondances se déploie en deux volets, l'un dans la Villa Aliciaus illustre maison du facteur et l'autre dans la salle d'exposition temporaire.

Avec cette première exposition, débutant une trilogie qui se déploiera sur trois ans, nous sommes amenés à plonger dans les archives personnelles de Agnès Varda, faites de documents, d'objets, de collectes, de cadeaux - fruits d'amitiés.

En entrant dans l'exposition, le visiteur découvre la relation épistolaire entre deux voisins, illustres : Agnès Varda et Calder. Cette amitié donne lieu a des écrits, des enveloppes décorés, une touchante photographie de Calder faite par Agnès Varda et un collier fait par le sculpteur pour son amie de la rue Daguerre.

Ces relations épistolaires, ces échanges, donnent lieu à plusieurs ensembles et retracent autant d'amitiés et de relations, que ce soit avec son mari Jacques Demy, avec le peintre sétois Pierre François, avec le facteur Jacky Patin, ou encore l'artiste bruxelloise Kikie Crêvecœur et le cinéaste Chris Marker… cet ensemble est enrichi de cadeaux, et de prolongements, montrant les liens étroits tissés par chacun des protagonistes de l'exposition : ainsi le visiteur découvrira un bois peint de Pierre François en hommage au facteur Cheval, tandis que le facteur Jacky Patin – photographié par JR – réalise une peinture autoportrait au côté d'Agnès Varda… On y retrouve aussi un hommage peint de Annette Messager : "Aventurière Géniale Nombriliste Envahissante Sérénissime".

L'exposition est également ponctuée d'objets quotidiens, rendant cet hommage particulièrement touchant, notamment avec le petit meuble dans lequel Agnès Varda rangeait son courrier, ou bien sa collection de cartes postales, ou encore le petit cadre qu'elle réalise pour une planche de timbres Magritte.

Au travers de Correspondances, on découvre comment la poste et les facteurs ont traversé l'œuvre de Agnès Varda. Un montage inédit, réalisé par Julia Fabry, met ainsi en lumière les épisodes épistolaires et postaux dans l'ensemble de son œuvre cinématographique. Ce lien très fort est encore accentué quand on découvre qu'un portrait de Jean Vilar fait par Agnès Varda deviendra un timbre, ou qu'une autre photographie intitulée « Sophia Loren au Portugal » deviendra une carte postale.

Dans la Villa Alicius, le visiteur trouve un nouvel ensemble présenté dans un contexte plus intime – celui du facteur – et retraçant à la fois l'amour de Agnès Varda pour les patates et revenant sur le contexte de son film Les Glaneurs et la Glaneuse. Se baisser pour ramasser, voilà qui sied bien également à Ferdinand Cheval. Un peu partout en France, Agnès a rencontré des glaneurs et glaneuses, récupereurs, ramasseurs et trouvailleurs. Par nécessité, hasard ou choix, ils sont en contact avec les restes des autres. Inspirée par un homme mangeant du persil qu'il a glané dans les restes d'un marché, elle y raconte l'histoire du glanage, des peintures de Jean-François Millet à ce qu'elle appelle "glanage de rue".

"Quand j'ai tourné Deux ans après, avec les mêmes personnages filmés dans Les Glaneurs et la glaneuse, j'ai montré à ceux qui avaient accepté de me parler que je ne les avais pas laissés tomber. Après, j'ai trouvé des pommes de terre en forme de cœur dans ma boîte aux lettres, dans ma chambre d'hôtel… Parce qu'en glanant, on tombe sur le cœur."

L'installation dans la Villa Alicius propose un fabuleux ensemble comprenant les échanges de Agnès avec les glaneurs, ses "Patates stars", mais aussi le costume patate qu'elle portait lors de la 50ème Biennale de Venise, en 2003, devenu installation énonçant les multiples variétés du légume modeste.



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