Auguste Herbin passe sa jeunesse au Cateau-Cambrésis, petite ville du Nord de la France qui a aussi vu naître Matisse. Il y suit assidûment les cours de dessins industriels proposés par la municipalité et apprend le dessin technique et à main levée. Ses parents sont tisserands. Les tissus de laine aux dessins géométriques de rayures, écossais, carreaux… (Usine Seydoux) ont pu influencer sa passion pour la rigueur et la structure géométrique. Une bourse lui permet de s'inscrire à l'école des Beaux-Arts de Lille en 1901 dans la classe de Pharaon de Winter. Ses premières toiles assimilent les techniques postimpressionnistes et l'art minutieusement rendu et coloré des ciels et de l'eau de la Renaissance flamande.
Cette fantastique avancée vers un "art total" sera freinée par l'incompréhension du public et de la presse. Pendant quatre ans, à partir de 1922, Herbin retourne à une peinture figurative de natures mortes et de paysages pris dans des lieux où il séjourne : Monthier-Haute Pierre, Cassis, Vaison la Romaine, Céret, Sisteron, Le Cateau ; il développe un style qui se nourrit de Cézanne et de Van Gogh dans un premier temps, puis d'un art figuratif qui tente de s'approprier la réalité par une découpe précise des contours et une simplification de la perspective proche des recherches puristes.